Un triplé historique: vainqueur du contre-la-montre final dimanche à Saint-Jacques-de-Compostelle, Primoz Roglic (Jumbo-Visma) a écrasé la concurrence et s’est hissé dans le panthéon du Tour d’Espagne, devenant le 3e homme à remporter la Vuelta trois années de suite.
Il s’impose avec une avance écrasante de 4’42 » sec sur l’Espagnol Enric Mas (Movistar), 9e contre le chrono dimanche au cours d’une journée qui a vu l’Italien Fabio Aru (Qhubeka) faire ses adieux au peloton professionnel. Il s’agit du plus gros écart entre le vainqueur d’une Vuelta et son dauphin depuis 24 années (Alex Zülle avec 5 min 07 sec d’avance sur Fernando Escartin en 1997). L’Australien Jack Haig (Bahrain) complète le podium à 7 min 40 sec — un retard abyssal — de l’intouchable Slovène qui a célébré sa victoire en revêtant un tee-shirt « Trioglic » en compagnie de tous ses équipiers.
Dans le contre-la-montre final, Roglic a délogé Magnus Cort Nielsen (Educaton First), qui a longtemps tenu le meilleur chrono dimanche lors de la 21e étape entre Padron et Saint-Jacques-de-Compostelle avant le récital du Slovène, plus rapide de 14 secondes. Il s’est même payé le luxe de doubler sur le perron de la cathédrale l’Espagnol Enric Mas, parti deux minutes avant lui : «C’est incroyable, c’est fou. Des fois, tu gagnes de beaucoup, des fois, d’un rien. Mais tant que tu gagnes, c’est toujours aussi beau», a résumé le champion slovène à l’arrivée.
A une longueur de Heras
Dans la capitale galicienne qui avait déjà sacré Alberto Contador en 2014, Roglic est devenu le troisième homme à remporter la Vuelta trois années de suite après le Suisse Tony Rominger (1992, 1993, 1994) et l’Espagnol Roberto Heras (2003, 2004, 2005). Il n’est plus qu’à une victoire du record de sacres de Heras (4) dont le dernier couronnement, en 2005, avait été entaché d’un contrôle positif à l’EPO postérieurement invalidé car jugé frauduleux.
Déjà vainqueur du chrono de la première étape à Burgos, Roglic a passé la première semaine en rouge, avant de céder la place de leader au Norvégien Odd Stefan Eiking (Intermarché – Wanty-Gobert) dans la deuxième semaine. Il a ensuite survolé les 17e et 18e étapes, les étapes-reines de cette édition avec des arrivées en altitude aux lacs de Covadonga et au sommet de l’inédit Gamoniteiru, pour retrouver la première place du général et finir par s’assurer une quatrième victoire d’étape sur l’édition 2021 et un 3e sacre, dimanche. Il surfe ainsi sur sa performance de fin juillet au pied du mont Fuji, là où il a décroché l’or olympique sur l’épreuve du contre-la-montre, et prend sa revanche sur son Tour de France avorté en raison d’une mauvaise chute dès la 8e étape.
Le maillot de la montagne revient à l’Australien de la Team DSM Michael Storer. Celui du meilleur sprinteur reste sur les épaules de Fabio Jakobsen (Deceuninck – Quick Step), et le meilleur jeune de cette Vuelta 2021 est le Suisse Gino Mäder (Bahrain).
À noter l’excellent chrono de Kevin Geniets (Groupama-FDJ), qui prend la 21e place à 3’07 » de Roglic.