Jaune et noir, les deux couleurs de l’équipe Jumbo, risquent d’être celles du Critérium du Dauphiné dont la première étape est revenue mercredi, à Saint-Christo-en-Jarez, près de Saint-Etienne, au Belge Wout Van Aert, inarrêtable depuis le début du mois.
Lancé par deux équipiers de luxe, son leader slovène Primoz Roglic et le Néerlandais Tom Dumoulin, Van Aert s’est imposé dans un sprint en côte devant le Sud-Africain Daryl Impey.
Si la formation Jumbo a dominé le final, comme prévu après sa récente démonstration au Tour de l’Ain, le Colombien Egan Bernal a pris une courte avance sur Roglic. En se classant troisième sur la ligne, le vainqueur du dernier Tour de France a empoché 4 secondes de bonification.
«Je suis content de me retrouver dans cette position. Je suis en train de retrouver mon niveau du Tour», a déclaré Bernal qui a refusé de limiter la course à un match entre son équipe Ineos et la Jumbo: «Il y a d’autres équipes très fortes, d’autres coureurs très forts».
A l’inverse de Bernal, en jambes dans la pente de l’arrivée, son coéquipier britannique Chris Froome a évolué en retrait. Le quadruple vainqueur du Tour, qui est loin d’avoir sa sélection pour la prochaine édition (29 août au 20 septembre), s’est retrouvé en queue de peloton et s’est relevé à 4 kilomètres de l’arrivée.
Les sprinteurs eux aussi, à l’exception de Van Aert dont le registre est très large, ont été distancés avant le final. A l’exemple du Slovaque Peter Sagan, débordé avant les 10 derniers kilomètres d’un parcours long (218,5 km) et surtout usant.
Bob Jungels suit le mouvement
Après la longue échappée du Suisse Miki Schär, en tête jusqu’au seuil des 20 derniers kilomètres, et la tentative du Français Rémi Cavagna, les Jumbo (Robert Gesink, Sepp Kuss, Tom Dumoulin) ont bloqué la course. «C’est une victoire d’équipe», a d’ailleurs déclaré Van Aert dans un propos convenu mais mérité.
A la conclusion, le buteur Van Aert ne s’est pas raté. Pas plus qu’il ne l’avait fait aux Strade Bianche, le 1er août, et surtout à Milan-Sanremo, une semaine plus tard.
«On est passé une première fois sur la ligne, on a vu ce que donnait l’arrivée. J’ai dit aux gars que je me sentais bien puis les jaune et noir sont passés devant et ça m’a donné une motivation supplémentaire», a souri Van Aert qui a tout d’un futur maillot vert du Tour de France quand il visera cet objectif.
Le Belge, âgé de 25 ans, a porté à trois sa collection d’étapes dans le Dauphiné après ses deux succès de l’année passée, dont un contre-la-montre.
«Je n’avais pas encore eu de maillot de leader sur une course par étapes WorldTour», a relevé Van Aert, sans pour autant nourrir d’illusions sur la suite du programme, exclusivement montagneux: «Je vais essayer d’aider l’équipe du mieux que je pourrai».
Bob Jungels (Deceuninck-Quick Step) a terminé l’étape dans le peloton, quelques places derrière son coéquipier Julian Alaphilippe. Le champion national a semblé suivre sans problème le rythme en fin d’étape. De son côté, Michel Ries (Trek-Segafredo) a lâché prise sur le final, une fois son travail pour Richie Porte terminé.
Jeudi, la deuxième étape, longue de 135 kilomètres, relie Vienne (Isère) au col de Porte, dans le massif de la Chartreuse. Avec, pour terminer, une ascension de 17,5 kilomètres à 6,2% qui promet un premier match entre les candidats au podium du Dauphiné, parmi lesquels le jeune slovène Tadej Pogacar (21 ans et 5e mercredi).
Le classement de la 1re étape :