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[Cyclisme] Tour de France : la victoire pour Pogacar, le sacre promis à Vingegaard


Martyrisé depuis une semaine, Pogacar a retrouvé le sourire au Markstein avec cette deuxième victoire d'étape dans ce Tour. (Photo AFP)

Jonas Vingegaard a verrouillé son deuxième Tour de France consécutif samedi au Markstein où Tadej Pogacar s’est consolé avec une deuxième victoire d’étape pendant que Thibaut Pinot s’est offert un jubilé de rêve dans une ambiance survoltée.

Et au final, tout le monde était content. Epilogue officieux de la Grande Boucle à la veille du traditionnel défilé sur les Champs-Elysée, l’avant-dernière étape, superbe, a tenu toutes ses promesses et, à défaut de suspense pour la victoire finale, a récompensé trois des principaux acteurs de cette 110e édition.

Vingegaard est reparti du plateau du Markstein avec le souvenir d’une vue panoramique sur les Vosges, mais surtout l’assurance d’un deuxième triomphe d’affilée, sauf accident improbable dans les Yvelines dimanche, coupe de champagne à la main.

« Je suis très content de remporter le Tour pour la deuxième fois. C’est la plus grande course du monde, elle dégage quelque chose, un parfum particulier. Je vais probablement essayer de la gagner encore l’année prochaine », a-t-il savouré en conférence de presse.

Ramener le maillot jaune à Paris

« Evidemment j’aurais voulu gagner l’étape, mais je savais que je n’avais aucune chance contre Tadej au sprint. Pour moi le plus important était de garder le maillot jaune et de le ramener à Paris », a ajouté le Danois qui, à peine franchi la ligne en troisième position, s’est précipité dans les bras de sa femme et de sa fille.

En fait, le restaurant à Paris pour fêter ça avec la famille et l’équipe Jumbo-Visma était déjà réservé depuis quelques jours.

Car au départ de l’étape des Vosges, son avance était trop énorme (7 min 35 sec) pour imaginer une quelconque remontada. Et à l’arrivée, l’impénétrable Danois, troisième de l’étape, a cédé seulement six secondes de bonifications à Tadej Pogacar.

Martyrisé depuis une semaine, le Slovène a lui aussi retrouvé le sourire au Markstein avec cette deuxième victoire d’étape dans ce Tour, arrachée au sprint devant l’Autrichien Felix Gall, Vingegaard et les frères Yates.

D’autres défis à relever pour Pogacar

« Aujourd’hui je suis redevenu moi-même, enfin. Je suis super content d’avoir pu exploser sur la ligne comme ça », a souligné le vainqueur 2020 et 2021, qui se contentera, comme l’an dernier, de la deuxième place et du maillot blanc de meilleur jeune. On l’oublie parfois mais le Slovène n’a toujours que 24 ans.

« Deuxième, c’est déjà bien avec une journée comme j’ai connu dans le col de la Loze », a estimé « Pogi » qui avait connu la pire défaillance de sa carrière mercredi dans ce géant des Alpes. « Ce jour-là j’ai vu que pouvais aller très loin dans la souffrance car je me sentais comme une vraie merde. Je n’ai pas vraiment d’explication, j’étais juste super mal », a raconté le Slovène qui avait abordé le Tour avec une préparation tronquée suite à sa fracture au poignet fin avril.

S’il a envie de « relever aussi d’autres défis » comme le Giro, il devrait revenir l’année prochaine pour prendre sa revanche. Et il y avait un troisième heureux samedi, Thibaut Pinot, qui a sublimé l’étape et donné des frissons pour vingt ans à ses supporters. Pour son dernier Tour de France, sur les routes qu’il connaît par coeur, le Franc-Comtois a passé la journée à l’avant, s’offrant même le plaisir ultime de passer seul en tête au sommet du Petit Ballon que des milliers de passionnés ont transformé en discothèque à ciel ouvert.

Pinot fait chavirer les Vosges

Déchaîné, le grimpeur français y a largué ses compagnons d’échappée, dont Warren Barguil l’un de ses meilleurs potes dans le peloton, pour faire chavirer « le virage Pinot » où tous ses amis et ses kops de supporters s’étaient donnés rendez-vous.

« J’ai essayé de trouver ma famille, je savais qu’ils étaient là. J’ai croisé des regards que je connaissais. C’est plus fort que je ne le pensais. C’était une étape incroyable », a-t-il raconté après s’être forgé des souvenirs pour la vie dans ces cols désertés qu’il affronte la plupart du temps seul à l’entraînement.

Toujours d’attaque mais quand même déclinant, le Français a ensuite été rattrapé puis dépassé dans le Platzerwasel, le dernier col de sa carrière sur la Grande Boucle, qu’il finira à la 11e place au classement général, à deux places du meilleur français, son coéquipier David Gaudu (9e).

« Il me manque un peu de jambes pour accrocher le groupe des meilleurs. L’important pour moi était ailleurs aussi. C’était que du bonheur. Une page de mon histoire se termine ce soir », a souligné Pinot qui prendra sa retraite en octobre. « Son palmarès c’est quelques lignes sur une page de papier. Aujourd’hui il nous a offert autre chose », a déclaré Marc Madiot, son manager de toujours à Groupama-FDJ, en larmes avant même le départ à l’heure du déjeuner à Belfort.