Le covid-19 a eu raison pour la deuxième fois de Paris-Roubaix: la «reine des classiques» cyclistes, qui était prévue le 11 avril, a été reportée au 3 octobre en raison de la situation sanitaire.
Seul des cinq monuments de la saison cycliste à avoir été annulé en 2020, Paris-Roubaix devrait avoir lieu cette année, mais au début de l’automne, une semaine après le championnat du monde prévu en Belgique. L’an passé, l’épreuve avait déjà été reportée à l’automne avant d’être rayée du programme à cause de l’aggravation de la pandémie.
«Il était inconcevable qu’il n’y ait pas Paris-Roubaix pour la deuxième fois en deux ans», a déclaré à l’AFP le directeur du Tour de France Christian Prudhomme, qui organise également Paris-Roubaix.
Les nouvelles dates des courses, puisque pour la première fois la course messieurs créée en 1896 aura une version féminine, ont pu être annoncées par l’Union cycliste internationale (UCI) qui a réuni jeudi pour une réunion extraordinaire le Conseil du cyclisme professionnel (CCP): samedi 2 octobre pour les femmes, dimanche 3 octobre pour les hommes.
L’hypothèse d’un report ou d’une annulation avait pris corps dès le début de la semaine dernière quand le préfet des Hauts-de-France Michel Lalande l’avait publiquement évoquée.
Dans la continuité du tour de vis décidé mercredi par le président de la République Emmanuel Macron, au vu de la situation sanitaire, le préfet a tranché jeudi, à dix jours du rendez-vous qui devait être lancé à Compiègne (Oise), lieu traditionnel du départ.
«Attachement viscéral»
ASO (Amaury Sport Organisation), qui organise Paris-Roubaix tout comme la plupart des grandes courses cyclistes françaises, a tiré les conséquences de la situation après avoir envisagé de s’adapter et modifier quelque peu le parcours.
«Il y a eu une reconnaissance supplémentaire par rapport à ce que nos équipes font d’habitude, a expliqué Christian Prudhomme. Nous avons eu une réunion sur le terrain avec les forces de sécurité pour voir si l’on pouvait organiser Paris-Roubaix avec deux, trois secteurs en moins. Je tiens à remercier le maire de Wallers qui était prêt, même si cela lui déchirait le cœur, m’a-t-il dit, de ne pas passer par la trouée d’Arenberg si cela permettait de sauver Paris-Roubaix».
«Ces aménagements n’ont pas été jugés suffisants», a ajouté le directeur du Tour qui a salué «l’attachement viscéral» de la région à la course: «Il y a une vraie fierté des gens des Hauts-de-France envers leur épreuve, la plus grande course sur une journée. Quand je voyage dans le monde, c’est la seule dont on me parle avec évidemment le Tour de France.»
Dans le calendrier cycliste 2021, Paris-Roubaix est le seul des cinq monuments de la saison à devoir être reporté. Le premier, Milan-Sanremo, a eu lieu le 20 mars bien que le départ ait été donné au cœur de la capitale lombarde classée zone rouge. Le deuxième, le Tour des Flandres, reste programmé dimanche entre Anvers et Audenarde, comme les autres classiques belges qui ont été organisées jusqu’à présent à huis clos.
Depuis la première édition à la fin du XIXe siècle, seules les deux guerres mondiales ont eu raison de Paris-Roubaix, entre 1915 et 1918 puis entre 1940 et 1942 avant que le covid-19 fasse son œuvre.
Jempy Drucker (Cofidis) est le plus expérimenté des coureurs actuels sur Paris-Roubaix qu’il a déjà disputé à cinq reprises et à chaque fois terminé (20e en 2014 et 23e en 2018). En 2018, il avait d’ailleurs apporté une aide précieuse à Greg Van Avermaet, vainqueur cette année-là sous les couleurs de BMC. On devait le retrouver au départ de cette édition 2021, tout comme Alex Kirsch (Trek-Segafredo) et Tom Wirtgen (Bingoal).
(AFP/LQ)