Nina Berton, qui vient de boucler son premier Tour de France, revient sur une semaine de course pas comme les autres.
Nina Berton (21 ans) a bouclé son premier Tour de France avec son équipe Ceratizit-WNT. Plus que sa place au classement final (83e à 1 h 10’08“ de Demi Vollering), c’est son rôle d’équipière exemplaire qui a retenu les attentions. Elle rembobine le film d’une grande aventure.
Quel sentiment domine au lendemain de l’arrivée de votre premier Tour de France ?
Nina Berton : Je suis assez contente d’avoir fini et d’avoir obtenu un bon résultat avec l’équipe, le maillot blanc de meilleure jeune de Cédrine Kerboal. Pour qu’elle obtienne sa douzième place au final, je pense que nous avons tous effectué un très bon job. Et le dernier jour, j’ai reçu une belle surprise de mon équipe. En effet, j’ai reçu un vélo de chrono personnalisé de la part d’Orbea, aux couleurs du Luxembourg.
Qu’est-ce qui vous a marquée dans ce Tour de France ?
Toute l’ambiance, je n’avais jamais connu ça, du départ à l’arrivée. Parfois, il y avait même plusieurs lignes de spectateurs. Le public était incroyable. Il y a aussi tout ce qui se passe autour du Tour. Les nombreux médias. C’est une course très différente des autres. On ressent que c’est une épreuve importante. Puis enfin, on a gardé le maillot blanc du premier au dernier jour. On a eu une super ambiance dans l’équipe, tout ça, ça marque.
Dans l’étape du Tourmalet, on ne voyait rien à dix mètres. Mais on entendait le public et il y avait des gens partout. L’arrivée là-haut, c’est mythique
Si vous ne deviez garder qu’une seule image ?
Celle de l’étape du Tourmalet, samedi, où on ne voyait rien à dix mètres. Mais on entendait le public et il y avait des gens partout. L’arrivée là-haut, c’est mythique.
Là où vous avez le plus souffert ?
Toujours au Tourmalet. C’était dur avec ces conditions météorologiques. Et au début de l’étape, j’ai essayé dix fois de partir dans l’échappée, mais le peloton ne nous a pas laissées. J’étais déjà très fatiguée au début de l’étape et puis escalader encore deux cols (l’Aspin et donc le Tourmalet), oui, ce moment-là était dur.
Le plus agréable?
C’est le dernier jour, quand mon chrono était fini. Là, je me suis rendu compte de tout le boulot et de la joie que notre équipe continentale pro puisse obtenir le maillot blanc avec Cédrine. Toutes les filles étaient heureuses sur le podium. C’est là, le moment le plus beau !
Forcément, vous aurez envie d’y retourner…
Oui, pour moi, c’est seulement le début de ma carrière. D’avoir terminé, ça me donne confiance pour l’avenir. On m’a félicitée pour mon travail. Pour le futur, j’aimerais moi aussi faire un bon résultat dans le classement général du Tour de France.
C’était plus dur qu’imaginé ?
Oui, au début, je n’étais pas encore dedans et les premières étapes étaient dures. C’était une première de faire une course par étapes de huit jours sans repos. Au milieu de la semaine, c’était dur. J’étais fatiguée et nous étions à la moitié. Je me demandais : « Comment je vais faire pour terminer ça?« . Et puis après la 5e étape, la plus longue, j’ai réalisé que j’avais fait le plus dur.
Et dans le Tourmalet, vous terminez avec Christine Majerus…
Oui, c’était bien de me retrouver avec elle, qui a tellement d’expérience. J’étais certaine de finir dans les délais. Elle m’a épaulée.
Les championnats du monde de Glasgow vont arriver avec la course en ligne le 13 août. Comment allez-vous l’aborder ?
Je vais couper trois jours et je vais voir comment mon corps va récupérer. Mais je pense que ce sera une bonne préparation pour les Mondiaux. C’est une course importante, car c’est une chance d’obtenir un bon classement en espoirs (NDLR : les espoirs courent en élite, mais il y aura un classement élite et un classement espoirs).