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[Cyclisme] La sale journée de Bob Jungels


Bob Jungels, ici aux côtés de son coéquipier et ami, Julian Alaphilippe, n'a pas été vernis dimanche.

Il y a sans doute des jours comme ça, où on peut avoir le sentiment que le ciel vous tombe sur la tête. Cette 15e étape arrivant dimanche au Grand Colombier restera sûrement longtemps ancrée dans la mémoire de Bob Jungels. Récit…

La veille, il supposait que les chances de l’échappée matinale d’aller à son terme seraient minces, voire inexistantes. «L’étape de ce dimanche sera très dure, expliquait-il. Si une échappée va au bout, ce sera une échappée d’hommes très forts. Mais je pense qu’Ineos et Jumbo-Visma vont vouloir remporter cette étape. Surtout Jumbo avec Roglic. Ils ont fait cette étape sur le Tour de l’Ain, ils la connaissent et vont vouloir gérer. Si mon vieux Roglic continue à marcher aussi fort que vendredi…»
Non seulement l’équipe Jumbo-Visma continue de marcher sur l’eau, mais Bob Jungels qui a bien tenté de rejoindre l’échappée matinale (avec Trentin, Marcato, Bonifazio, Geschké, Herrada, Gogl, Ledanois) est resté longtemps intercalé puisque derrière, l’équipe Mitchelton-Scott menait le peloton à un train d’enfer. Le coureur luxembourgeois dut donc se résigner. «Ce fut une grosse journée encore. J’ai essayé d’aller dans l’échappée. Malheureusement, je n’ai pas réussi. On se doutait bien que Jumbo voulait essayer de gagner l’étape. Mais bon, j’ai essayé…»

Chutes en cascade

Dès son retour dans le peloton, les choses se sont compliquées à son corps défendant. En effet, lorsqu’il reprit sa place dans le peloton, il effectua un mouvement, sorte de vaguelette, chose assez courante lorsqu’on veut se laisser porter pour réintégrer une place à l’arrière. Sergio Higuita qui le suivait alors, venait pour sa part de se retourner et lorsqu’il remit sur les yeux sur la roue arrière de Bob, il la percuta violemment.

 

Sergio Higuita a quitté le Tour de France suite à sa deuxième chute dans la 15e étape (Photo : AFP).

Sergio Higuita a quitté le Tour de France suite à sa deuxième chute dans la 15e étape (Photo : AFP).

«Je me sens vraiment, vraiment mal pour Sergio Higuita»

«Je me sens vraiment, vraiment mal pour Sergio Higuita. J’ai commis une faute, mon mouvement était brusque. Je ne me sens pas bien. Je sais que des incidents comme ça se passent en course. Ce n’est jamais évident. Mais bon, j’ai fait de mon mieux pour m’excuser, j’espère que ça va aller pour lui», explique-t-il.
Bob Jungels venait de poster également un message sur Twitter pour s’amender.
Le Tour du Colombien s’était arrêté durant cette 15e étape. Après cette chute, il percutera un peu plus loin la voiture de son directeur sportif et sera ainsi contraint à l’abandon. Mais cela n’en était pas fini avec les sensations fortes. En effet, un peu plus loin dans la course, Bob Jungels fut à son tour percuté… par une ambulance!

«J’ai perdu pas mal de peau avec ma chute»

Les images postées par un spectateur ont fait le tour de la Toile. C’est assez effroyable, mais, c’est heureux, Bob Jungels s’en tirait bien. «Là, on rejoint notre hôtel en bus pour la journée de repos et j’ai perdu pas mal de peau avec ma chute avec l’ambulance qui m’a renversé. Je n’ai rien de cassé. J’espère que je vais récupérer avant les Alpes», indiquait-il hier en début de soirée.

«J’espère que d’autres coureurs seront plus fatigués que moi»

Malgré ce contexte assez fou, il prenait le temps de revenir sur le déroulé de l’étape. «C’est impressionnant de voir cette équipe rouler. Un mec comme Van Aert n’est pas nécessairement un grimpeur mais je crois que Bernal a été lâché avant qu’il n’ait fini son travail. Le Tour de France se passe à une forte moyenne. Si je regarde mon niveau de forme, il reste pas mal de choses possibles en dernière semaine même si je sais que ce sera dur dans les Alpes. Les favoris sont sur un niveau incroyablement élevé cette année. Je garde de bonnes sensations. Je veux vraiment essayer et j’espère que d’autres coureurs seront plus fatigués que moi», concluait-il ainsi.

Denis Bastien