Jempy Drucker chez les messieurs et Christine Majerus chez les dames font partie des têtes d’affiche.
Ce n’est certes pas la plus renommée ni la plus prisée des courses d’un jour de début de saison. Mais, franchement, tous ceux qui ont eu l’occasion d’accrocher un succès au Grand Prix Samyn n’ont évidemment pas à le regretter.
Depuis l’instauration des secteurs pavés, c’est-à-dire depuis quelques années seulement, 2016, plus précisément, la course, qui se terminait auparavant par un sprint massif assez insipide, a été magnifiée. Cela donne lieu désormais à de belles foires d’empoigne. À des courses âprement disputées. On se souvient qu’en 2017 le Luxembourgeois Alex Kirsch, qui portait alors encore les couleurs de Wallonie Bruxelles, y avait terminé, sous une pluie diluvienne, deuxième derrière le grand flamand Guillaume Van Keirsbulck, aujourd’hui jeune retraité.
Au fil des ans, la qualité des coureurs au départ ne cesse de s’élever. À tel point qu’on va retrouver au départ aujourd’hui de grands noms comme Mathieu Van der Poel, dernier lauréat du Tour des Flandres, grand animateur dimanche dernier de Kuurne-Bruxelles-Kuurne, puisque le récent champion du monde de cyclo-cross ne ménagea pas ses efforts, certes en pure perte, mais c’est la course, ou John Degenkolb. L’ancien vainqueur de Paris-Roubaix est présent, comme encore Niki Terpstra, qui pour sa part s’est imposé sur les deux monuments pavés! Citons encore Sep Vanmarcke (Israel),
Si seulement sept équipes du World Tour sont engagées, à l’évidence, les équipes de troisième division, comme, par exemple, le Leopard des jeunes Luxembourgeois Cédric Pries, Loïc Bettendorff, Colin Heiderscheid et Arthur Kluckers, seront là pour souffrir. Mais il ne sera pas simple d’aller chercher la gagne.
Côté luxembourgeois toujours, ce bouquet pourrait revenir, pourquoi pas, à Jempy Drucker qui voit là «une belle occasion». «J’espère bien faire, on verra bien comment la course se déroule», poursuit le coureur de Cofidis qui espérait sans doute peser davantage dans un week-end d’ouverture un peu frustrant pour le Luxembourgeois.
Samedi sur le Het Nieuwsblad, il était bien présent aux avant-postes du peloton, avant qu’un coup décisif ne parte avec son coéquipier Christophe Laporte, et ensuite, il s’est retrouvé piégé par une chute survenue devant lui, sur le Berendries. Les aléas des courses flandriennes, où les dés ne roulent pas toujours du bon côté pour peu qu’on ne ressente pas une forme optimale, car évidemment tout est lié, ne le découragent pas. D’ailleurs, sans abdiquer dimanche sur Kuurne-Bruxelles-Kuurne, Jempy Drucker ne s’est pas retrouvé aux premières loges sous l’effet d’une nouvelle chute et d’un fort vent favorisant les bordures. Mais on aura noté qu’il n’a pas abandonné. S’il n’a pas connu son meilleur week-end, il faut replacer les choses dans leur contexte.
Christine Majerus, mais aussi Claire Faber !
Jempy Drucker restera aujourd’hui comme un coureur référence que cherchera sans doute à imiter Tom Wirtgen. «Je retiens des choses positives du Het Nieuwsblad, explique Tom. Mon travail était de placer mes leaders avant le Mur de Grammont et c’est ce que j’ai fait», précise-t-il. Sur les pavés du Samyn, Tom Wirtgen pourrait bien avoir le champ libre. C’est à lui de chercher à prendre son destin en main sur ce genre d’épreuves où il peut laisser entrevoir des capacités qu’on sait grandes.
On ne pourrait décemment pas terminer ce tour d’horizon luxembourgeois sans évoquer la course dames qui avait procuré l’an passé son lot de frissons. Puisque si Chantal Blaak s’était imposé, Christine Majerus, qui s’était d’abord évertuée à protéger sa fuite, s’est payé la meilleure place sur le podium aux côtés de sa coéquipière : deuxième. La Luxembourgeoise de l’équipe SD Worx, de nouveau à l’ouvrage, samedi sur le Het Nieuwsblad (remporté de main de maître par sa coéquipière, la championne du monde, Anna Van der Breggen), qu’elle termina à la 26e place, a assurément tout ce qu’il faut pour remporter cette belle épreuve parfaitement dans ses cordes. On se souviendra d’ailleurs de la belle neuvième place alors signée par une certaine Claire Faber.
En 2020, l’épidémie de coronavirus était passée par là et avait donc stoppé net sa progression. On ne peut que le déplorer tant l’intéressée possède des qualités déjà largement aperçues sur la piste. Revoici Claire Faber ici sous les couleurs de l’équipe luxembourgeoise Andy Schleck Immo Losch. On ne va pas s’en plaindre. Ce mardi du côté de Dour pour l’ouverture de la saison en Wallonie, il y aura vraiment beaucoup de choses à voir…
Denis Bastien
Mode d’emploi
GP SAMYN
La course : épreuve 1. 1. 205,4 km entre Quaregnon et Dour.
Palmarès :
2020 : Hugo Hofstetter (Fra)
2019 : Florian Sénéchal (Fra)
2018 : Niki Terpstra (Ned)
2017 : Guillaume Van Keirsbulck (Bel)
2016 : Niki Terpstra (Ned)
Les principaux engagés : Barbier, Hofstetter, Hollenstein, Vanmarcke (Israel Start-Up Nation); Cavendish, Declercq, Hodeg, Sénéchal, Steimle (Deceuninck); Degenkolb (Lotto Soudal); Pasqualon, Van Poppel (Intermarché-Wanty); Gougeard, Sarreau (AG2R Citroën); Allegaert, Jempy Drucker, Wallays (Cofidis); Campenaerts, Claeys, Wisniowski (Qhubeka Assos); Dupont, Robbet, Vallée, Tom Wirtgen (Bingoal Wallonie-Bruxelles); Van Der Poel, Philipsen, Merlier (Alpecin-Fenix), Capiot, Noppe (Arkéa Samsic), Van Genecheten (B&B Hotels); Barbier, Finetto, Grosu (Delko); Gaudin, Petit, Terpstra (Total Direct Énergie); Resell, Hoelgaard (Uno-X), Loïc Bettendorff, Colin Heiderscheid, Arthur Kluckers, Cédric Pries (Leopard).
SAMYN DES DAMES
La course : épreuve 1.1. 92,5 km entre Quaregnon et Dour.
Palmarès :
2020 : Chantal Blaak (Ned)
2019 : Jip Van den Bos (Ned)
2018 : Janneke Einsing (Ned)
Les principales engagées : D’Hoore, Canuel, Christine Majerus, Pieters, Cecchini (SD Worx), Dideriksen, Paternsoter, Van Anrooij, Worrack (Trek), Andersen, Koch, Wiebes (DSM), Paladin (Liv Racing), Wright (Alé BTC L), Biannic, Terruel (Movistar), Claire Faber (Andy Schleck), Siggaard (Lotto Soudal), Mathiesen (Jumo-Visma).