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[Cyclisme] Het Nieuwsblad : déjà des enseignements


Julian Alaphilippe a été hyper actif alors qu’à l’arrière, Kevin Geniets a été épatant. (Photo : AFP)

Pour le premier grand rendez-vous de la saison, l’équipe Deceuninck-Quick Step a démontré une certaine maîtrise.

1. Deceuninck retombe sur ses pieds

Très franchement, on a bien cru à un moment, alors que Julian Alaphilippe baissait les armes, que l’équipe Deceuninck-Quick Step venait de très mal jouer le coup, de commettre un péché d’orgueil. On ne pouvait certes pas leur reprocher leur esprit d’initiative, comme quasiment toujours en pareille circonstance, indéfectible,  mais puisque Julian Alaphilippe venait d’abdiquer (après son attaque au Berendries), aux yeux de tous au pied du Mur de Grammont, qu’on suspectait la panne sèche, on voyait alors mal comment Davide Ballerini allait bien pouvoir s’y prendre pour résister à l’adversité alors que peu de temps auparavant Zdenek Stybar venait de basculer cul par-dessus tête. Comme avant lui Yves Lampaert, alors en tête de peloton, juste avant le Molenberg.

Le groupe de tête fort d’une douzaine d’hommes qui s’était détaché d’ailleurs à la faveur du Molenberg (avec Kevin Geniets revenu en trombe avec Thomas Pidcock) se faisait revoir par ce qui restait du peloton et plus rien ne bougerait vraiment jusqu’à l’arrivée, malgré de vives accélérations. En misant sur la rapidité de son sprinteur, Davide Ballerini (26 ans), déjà lauréat de deux étapes sur le dernier Tour de Provence, l’équipe belge a vu juste puisque sur la ligne, il n’y a pas eu photo. «Ce n’est que mon 5e jour de course et je compte déjà trois bouquets (…) Quand Julian a été rejoint à Grammont, il m’a encouragé en me disant : « C’est à toi maintenant. Tu as les jambes pour le faire ». Quand un champion du monde vous dit cela, c’est un boost incroyable. Je me suis senti pousser des ailes…» Le champion du monde avait en effet donné son assentiment. «Je me sentais bien, j’avais essayé, mais je savais que ce serait surtout bien pour l’équipe, d’avoir quelqu’un devant avant le Mur de Grammont, parce qu’on avait justement Davide (Ballerini) avec nous…» On connaît la suite.

2. Un scénario étonnant

À l’inverse de Kuurne-Bruxelles-Kuurne, où comme en 2019 (lorsque Bob Jungels s’était imposé), la course fut très débridée (lire ci-dessous), le scénario du Nieuwsblad fut assez surprenant. Il fallait donc remonter à loin pour assister à un sprint presque massif. Même si l’échappée royale dans laquelle Kevin Geniets s’était donc offert une place de choix, a bien failli aller au bout, on remarquera que l’enchaînement des difficultés n’a pas permis aux attaquants comme Julian Alaphilippe de voir le bout du tunnel. «Stefan (Küng) a tenté de sortir dans le Bosberg, a expliqué Frédéric Guesdon, directeur sportif de l’équipe Groupama-FDJ. Ça n’a pas marché et notre dernière carte était donc celle de Jake (Stewart), pour le sprint.»

De son côté, le toujours très actif Greg Van Avermaet revenait ainsi sur le scénario imprévu. «C’est un peu dommage que l’attaque de Julian (Alaphilippe) ait désorganisé notre groupe. Pour le reste, l’absence de vent explique le fait que nous soyons arrivés en grand groupe», expliquait ainsi le leader flamand de l’équipe AG2R Citroën.

3. Une forte équipe Groupama-FDJ

Il y  avait bien longtemps qu’on n’avait pas vu l’équipe française à la pointe du combat dans une classique flandrienne comme le Nieuwsblad. «Si on nous avait dit ce matin que Jake terminerait deuxième du sprint, on aurait été contents. Quand on revoit les images, on peut avoir quelques petits regrets, mais on est tout de même très satisfaits de ce podium. On a fait une très belle course donc c’est mérité. C’est encourageant de voir nos jeunes coureurs comme Stewart et Geniets, issus de l’équipe continentale à ce niveau-là. Le but est qu’ils soient opérationnels très tôt dans l’équipe World Tour et c’est ce qu’il se produit avec ces deux coureurs. C’est bien pour nous, et pour la suite», expliqua encore Frédéric Guesdon.

4. Des Luxembourgeois bien présents

On les a vus plutôt à leur avantage samedi, avec un Kevin Geniets très impressionnant, samedi, mais pas seulement. Jempy Drucker était apparu aux avant-postes avant que l’échappée ne décolle à la faveur du Molenberg. «À ce moment-là, je n’étais pas top, puis ensuite j’ai été retardé par une chute après le Berendries et cela a cassé le peloton en deux. Je n’avais plus la force pour revenir, donc c’était plié», explique ainsi Jempy Drucker. Chez Cofidis, on s’est réconforté avec la belle présence de Christophe Laporte dans l’échappée. C’est d’ailleurs le coureur français qui est passé en tête sur le Mur de Grammont.

Alex Kirsch s’était également montré actif en tête de peloton, mais lui aussi avait été aspiré par après. Si son équipe avait vécu une désillusion (mais ce n’était pas la seule), elle s’est largement rattrapée dimanche à Kuurne. Quant à Tom Wirtgen, lui aussi a terminé un Nieuwsblad où son coéquipier belge, Arjen Livyns, avait marqué les esprits par sa présence dans l’échappée.

Denis Bastien

Davide Ballerini a remporté samedi sa première classique. (Photo : AFP)