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[Cyclisme] Célia Géry a su attendre


Célia Gery a repoussé la Slovaque Viktória Chladoňová au sprint. (Photo : afp)

La Française de 19 ans s’est imposée au terme d’une course particulière, où Marie Schreiber a pris le 25e rang des championnats du monde espoirs à Kigali.

Une fois. Deux fois. Trois fois. Quatre fois. Cinq fois. Mais pas six fois. Lorsque Marie Schreiber, après avoir lâché prise dans l’une ou l’autre des difficultés du circuit de Kigali à effectuer huit fois, est revenue une énième fois se positionner dans le peloton de tête, devenue portion congrue de ce drôle de championnat du monde espoirs, le doute n’était plus permis. Si, dans le cinquième tour, elle s’était permis d’attaquer dès son retour sur la tête de course, cette fois, elle n’avait manifestement plus les jambes. Et puis la course, enfin, allait finir par se décanter dans ce Mondial on ne peut plus poussif, pour tout dire très particulier, un peu désopilant par moments tant les actions furent longues à se dessiner.

La tête, elle, avait été solide. Décramponnée sur ce difficile parcours toboggan dès le troisième tour, elle n’avait cessé de faire des va-et-vient. Lâchée. Revenue, et souvent replacée en tête de peloton ou au contraire en queue, puis encore lâchée. Et ainsi de suite…

Le tout dans l’atmosphère suffocante de Kigali. Si Marie Schreiber n’avait pas la forme pour faire mieux, on a remarqué également qu’elle n’avait jamais abdiqué. Elle semblait même s’amuser de cette drôle de situation, pour le moins peu banale, si on en croit ses mimiques distillées avec quelques-unes de ses rivales.

Comme Marie Schreiber paraissait aller beaucoup mieux au fil des kilomètres, on se mit à rêver de ce qui aurait été un parfait hold-up, comme cela arrive parfois dans des Mondiaux. Mais malheureusement, il n’y a pas eu de miracle. Lorsque la course, enfin, prit son vrai visage, tout vola en éclats.

Finalement, la 25 place de Marie Schreiber reflète avantageusement sa course. Classée 14e du chrono lundi, la Luxembourgeoise (qui participait là à ses derniers Mondiaux dans la catégorie espoirs) va ensuite enchaîner avec les championnats d’Europe (avec le même menu : contre-la-monte et course en ligne tout en rajoutant le relais mixte, une première pour le Luxembourg), avant bien sûr de bifurquer sur le cyclo-cross où elle tiendra son rang dans le gratin mondial.

Marion Bunel fait exploser la course

Mais revenons à la course. On remarquera que dans le dernier tour décisif, la grande favorite Isabella Holmgren fit aveu d’impuissance. Logique, lâchée par des équipières bien trop justes pour l’évènement, la fraîche championne du monde de VTT s’est retrouvée bien trop souvent en tête de peloton dans le premier tiers de la course alors que rien ne semblait se passer. L’art de dépenser des forces inutilement…

Dans ce cas de figure, les Françaises jouaient sur du velours. Marion Bunel se chargea de faire exploser le peloton dans la côte pavée de Kimihurura. Finalement, seule la Slovaque Viktória Chladoňová jouait aux empêcheuses de tourner en rond. Sur ce final, elle paraissait même la plus forte. Mais Célia Gery (19 ans seulement), lauréate de trois étapes sur le dernier Tour de l’Avenir, avait le jump suffisant pour s’imposer. Sans grande discussion possible. «C’est vraiment incroyable. On n’était que trois (avec Julie Bego) par rapport à d’autres collectifs plus nombreux. Mais on a su gérer notre course parfaitement. C’est vraiment un travail d’équipe (…). Sur les efforts longs, Chladoňová me faisait vraiment souffrir, j’ai essayé de me canaliser, car sinon je n’allais pas tenir jusqu’à la fin. Mais au niveau de la pointe de vitesse, j’avais assez confiance par rapport à elle», se félicitait Célia Gery, qui l’automne dernier était devenue championne d’Europe de cyclo-cross devant une certaine Marie Schreiber !

Gwen Nothum, l’autre Luxembourgeoise retenue (qui avait pris la 17e place du chrono), a été décrochée dès le deuxième tour d’un circuit qui ne lui convenait guère. Elle n’est pas allée au bout de ses premiers Mondiaux espoirs.

Le classement

1. Célia Gery (FRA) les 119,3 km en 3 h 24’26 » (moy. : 35 km/h); 2. Viktória Chladoňová (SVQ) mt; 3. Paula Blasi (ESP) 12″; 4. Éléonora Ciabocco (ITA); 5. Marion Bunel (FRA) tmt; 6. Isabella Holmgren (CAN) 17″; 7. Alena Ivanchenko (RUS) 20″; 8. Lore De Schepper (BEL) 25″; 9. Talia Appleton (AUS) 31″; 10. Linda Riedmann (ALL) 54″… 25. Marie Schreiber LUX) 4’13 » (35 classées).