L’orgueil des champions : le grimpeur équatorien Richard Carapaz a remporté en solitaire la quatorzième étape au sommet de la Pandera samedi en Andalousie, alors que Primoz Roglic a repris près d’une minute au classement général sur un Remco Evenepoel diminué.
Dans une étape soporifique qui s’est terminée en feu d’artifice, le champion olympique a résisté au retour de Primoz Roglic et de Miguel Angel Lopez en conservant huit secondes d’avance sur la ligne d’arrivée.
«Dans le final, on savait que ça allait être une étape difficile et importante. On voulait répéter ce qu’on avait fait la dernière fois (sur la 12e étape). J’avais bien étudié la montée. Ça me donne beaucoup de confiance pour la suite», a célébré l’Équatorien après la course.
Il faut dire que le rôle de chasseur d’étape lui va comme un gant : seul rescapé de l’échappée de dix coureurs, Carapaz a tenu pour remporter sa deuxième étape sur la boucle espagnole 2022, deux jours après son tour de force au sommet des Penas Blancas.
Son accélération au train à huit kilomètres du sommet a cloué le reste du groupe à l’avant, dont le Français Clément Champoussin (AG2R) puis le vétéran Luis Leon Sanchez (Bahrain).
Destitué de son rôle de leader de la formation Ineos après avoir concédé près de vingt minutes au général après onze étapes, Carapaz se console avec une nouvelle victoire de prestige dans la chaîne de montagne de la Sierra Nevada.
Evenepoel dans le rouge
S’il a lâché ses gants de course pour ce week-end, Remco Evenepoel a de son côté paru bien seul dans l’ascension finale.
Privé de son coéquipier de luxe Julian Alaphilippe depuis mercredi et victime d’une chute « sans conséquences » selon lui jeudi dans une descente, le Belge de 22 ans n’a pas été en mesure de suivre l’attaque portée par « Rogla » à quatre kilomètres de l’arrivée, dans les portions à 12% du col de première catégorie perchées à près de 2000 mètres d’altitude.
«Aujourd’hui (samedi, NDLR), je n’avais pas mes meilleurs jambes. Je ne pouvais pas accélérer lorsque Roglic est parti. Après, j’ai encore de l’avance au général, il n’y a pas d’inquiétude à avoir. J’espère que ce sera ma plus mauvaise journée sur ces trois semaines», a tenté de dédramatiser Evenepoel à l’arrivée de l’étape.
Le train mené par son coéquipier Ilan van Wilder au pied du col n’a pas empêché Primoz Roglic, Miguel Angel Lopez ou encore Enric Mas de le décrocher à quatre kilomètres de l’arrivée.
Huit jours après avoir revêtu le maillot rouge, le leader de la formation Quick-Step a concédé 48 secondes au général sur son dauphin Primoz Roglic (Jumbo) et vingt secondes sur Enric Mas (Movistar).
«C’est une super journée pour nous. Je me sens mieux, on va faire la course maintenant», a prévenu le leader de la formation néerlandaise samedi en guise d’avertissement pour la suite.
Car «Le petit cannibale» ne possède plus qu’1 minute et 49 secondes d’avance sur le triple tenant du titre slovène et 2 minutes et 43 secondes sur l’Espagnol.
Côté luxembourgeois, Bob Jungels (AG2R-Citroën) a pris la 60e place, à 13’03 de Carapaz tandis qu’Alex Kirsch (Trek-Segafredo) termine 132e (à26’16).
Dimanche, Evenepoel est attendu au tournant alors que le peloton se mesure à l’étape reine de l’édition 2022 de la Vuelta avec l’arrivée au terrible sommet du Hoya de la Mora avec 19,3 kilomètres d’ascension à 7,9% de moyenne et 2500 mètres d’altitude : rien que ça.