CHAMPIONNATS D’EUROPE Il fallait sortir de la Vuelta pour grimper sur le podium chez les hommes, où l’Italien Edoardo Affini s’est imposé.
Peu après la ligne d’arrivée, Alex Kirsch, finalement quatorzième, nourrissait des sentiments contrastés. «Je n’avais pas vraiment d’attentes pour ce chrono, mais j’ai participé. Car j’apprécie néanmoins cette discipline. C’était rendu possible avec mon programme de courses. J’ai peut-être manqué d’expérience par rapport à la distance. J’ai gardé un peu de force dans la première partie de ce chrono et lorsque j’ai voulu accélérer dans la deuxième moitié, je n’ai pas pu refaire mon retard…», racontait-il ainsi. Mais évidemment, son rang, comme celui de son compatriote Arthur Kluckers, n’avait rien d’infamant.
Seulement, il suffit de scruter le top 10 pour se rendre compte qu’il fallait se lever tôt pour espérer déloger ces beaux rouleurs classés dans la catégorie des «roulent toujours». Plus souvent utilisés par leurs équipes de marque pour bouffer du kilomètre et placer leurs leaders dans les meilleures conditions que pour penser à eux-mêmes, ces coureurs disposent généralement de belles références même si, dans le cyclisme actuel, ils s’effacent généralement face aux grands leaders dans les chronos des Grands Tours. Bref, c’est un moindre mal qu’au moins deux ou trois fois par an, comme hier dans ce contre-la-montre des championnats d’Europe, ces coureurs puissent penser un peu à leur bonne petite gueule…
Stefan Kung fataliste
C’est ainsi qu’a donc émergé l’Italien Edoardo Affini, 28 ans, souvent utilisé comme coéquipier robuste chez Visma-Lease a Bike. L’Italien, établi aux Pays-Bas, s’est imposé devant le favori, le Suisse Stefan Kung, récent vainqueur du chrono terminal dans la Vuelta et deux fois sacré champion d’Europe de chrono par le passé, alors qu’un autre Italien, Mattia Cattaneo, montait sur la troisième marche du podium.
Certes, la météo, changeante, était venue perturber le bel ordonnancement des départs. «Je voulais encore ce maillot de champion d’Europe et je suis déçu, mais c’est comme ça. Je vais reporter mes ambitions sur les Mondiaux de Zurich», expliquait Stefan Kung.
Edoardo Affini, de son côté, jubilait. Mais il a su raison garder. «Sans Remco Evenepoel, Joshua Tarling et Filippo Ganna, je savais que j’avais une chance de faire un bon résultat. Mais comme je n’avais pas de grandes sensations en sortant de la Vuelta, je n’étais pas rassuré avant de m’élancer», confessait-il avant d’admettre que ce titre était «le point d’orgue» de sa carrière.
En effet, Edoardo Affini n’avait plus remporté de courses depuis cinq ans et une étape du Tour de Grande-Bretagne. Il a obtenu hier une belle réparation!