Après l’épouvantable étape de samedi, indigne d’une première du Tour de France, à cause d’une pluie, rare, donc visiblement imprévisible par les organisateurs (!), c’est Julian Alaphilippe qui a ramené le soleil sur Nice et la Grande Boucle.
Ce n’est certainement pas un copier-coller de l’édition précédente et de ses 14 jours passés en jaune signant ainsi une réussite ravageuse qui s’annonce. Mais ce qui est pris n’est plus à prendre dans le Tour. En plus de l’émotion que le Français a suscitée en dédiant son succès à son père, récemment décédé, il y avait cet implacable sens tactique déployé pour parvenir à décrocher l’étape et le maillot jaune logiquement abandonné en cours de route par Alexander Kristoff.
Le Belge Dries Devenyns, un roule-toujours efficace sur ce type de terrain escarpé et Bob Jungels, magistral lance-missile, auront été ses deux artificiers de service. Julian Alaphilippe n’a d’ailleurs pas manqué de les associer à son succès, saluant «leur énorme travail». On aura eu la confirmation au passage que l’équipe belge garde la stratégie prévue sur ce Tour de France. Priorité aux étapes. Pas au classement général. C’est donc avec ces idées claires que les coureurs de la Deceuninck-Quick Step vont désormais tenter de garder pour quelques jours encore le maillot jaune. Avant de repartir à la chasse aux bouquets. Cet authentique chef- d’œuvre, le mot n’est pas trop fort, va finir de cimenter un groupe où Bob Jungels a manifestement une place à part. Pour lui, c’est la plus belle et la meilleure façon de finir son contrat. Ou comment faire durer le plaisir…
Denis Bastien