Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
NATIONS LEAGUE L’Allemagne a fait un grand pas vers les demi-finales, jeudi, en battant l’Italie à San Siro. Et donc vers le groupe du Grand-Duché pour les éliminatoires du Mondial. Suffirait de confirmer, dimanche, à Dortmund, lors du match retour.
Cela fait 19 ans que le Luxembourg n’a plus croisé la route de la Mannschaft. Et pas loin d’un quart de siècle après le déplacement douloureux (défaite 7-0) en amical, à Fribourg, alors qu’il s’agissait d’affronter le futur hôte et demi-finaliste du Mondial, la perspective de retrouvailles a pris de l’épaisseur jeudi, à San Siro, au fil du premier succès allemand en Italie depuis 39 ans (1-2).
l restera donc à Nagelsmann et ses ouailles à confirmer au Signal Iduna Park de Dortmund, ce dimanche, eux qui restent sur sept succès consécutifs à la maison, dont les cinq derniers sans encaisser de but.
Le tirage a fait le reste : dans le groupe A des éliminatoires, le Grand-Duché, mais aussi l’Irlande du Nord et la Slovaquie attendent de savoir qui complétera leur mini-tournoi à quatre, sachant qu’ils hériteraient du vainqueur de ce vertigineux quart de finale de Nations League.
La Squadra, elle, s’est donc éloignée d’autant, pour se rapprocher d’un autre groupe que celui du Luxembourg, le I (Norvège, Israël, Estonie, Moldavie), la faute à des buts de la tête de Kleindienst et Goretzka, sur deux passes décisives signées Kimmich.
On savait qu’il y aurait forcément 50 % de déçus, en cette fin de semaine dans la population luxembourgeoise. Entre les nombreux suiveurs de la Bundesliga (qui a formé tant de joueurs sur lesquels se sont bâtis les résultats récents des Lions, de Leandro Barreiro à Mathias Olesen, en passant par Florian Bohnert ou Yvandro Borges… que le clin d’œil sera(it) beau) et les ressortissants italiens du pays.
Ceux qui hésitaient ont sûrement regardé les chiffres et constaté que si Luc Holtz peut encore se souvenir avec plaisir du nul ramené en amical de Pérouse avant le catastrophique Mondial brésilien de la Squadra (1-1, but de Chanot en fin de rencontre, en juin 2014), le pays, lui attend un match éliminatoire conte la Squadra Azzurra depuis… 1981. Soit 44 ans de frustration.
Où l’Allemagne nous accueillerait-elle?
Cela n’empêchera pas les Rout Léiwen, si la tendance se confirme, d’être quand même partis pour remédier à un vide extraordinairement long, notamment parce qu’en rencontre éliminatoire, cela fait tout de même 34 ans qu’il n’y a plus eu d’opposition entre le Luxembourg et l’Allemagne. Il faut ainsi remonter à 1991 pour trouver trace d’une défaite (raisonnable, 0-4) des joueurs de Paul Philipp, du côté de Leverkusen.
Rien à voir, donc, avec la trempe de 2006. À l’époque, portée par une génération dorée composée de garçons comme Bastian Schweinsteiger, Miroslav Klose ou Lukas Podolski (ces deux derniers se fendront de doublés contre les hommes de Guy Hellers), la Mannschaft n’avait pas fait dans la dentelle et en avait profité pour lancer au mieux son «Sommermärchen».
L’affaire avait aussi été bienfaitrice pour le Grand-Duché. Dans la foulée, reconcentré, il avait bien tenu face au Portugal de Cristiano Ronaldo (0-3) puis à l’Ukraine de Shevchenko (0-3). La gifle avait fait du bien.
Où se jouerait ce choc pour le Luxembourg? Dans son histoire très récente, pour les matches qui n’étaient pas d’une charge symbolique extrême, la DFB a fait jouer la Bosnie à Fribourg, la Hongrie à Düsseldorf ou Stuttgart, l’Écosse à Munich, la Grèce à Mönchengladbach.
En 2021, le dernier nain mondial passé là, le Liechtenstein (9-0), avait eu droit à Wolfsbourg et ses 30 000 places. Et c’est un déplacement de cette envergure qui attendrait Holtz et ses gars, le cas échéant, le 10 octobre 2025 (retour le 14 novembre), puisque c’est Hoffenheim qui est prévu. Soit la même capacité que Wolfsbourg. Les hommes de Spalletti ont 90 minutes pour annuler les préréservations du Luxembourg.
