Capitaine, défenseur, milieu… Marquinhos, qui a hérité cet été du brassard au Paris SG, fait office cette saison de liant dans une équipe déstabilisée par les absences et qui affronte le Basaksehir Istanbul mercredi en Ligue des champions (18h55).
« Il est le cœur et l’âme de l’équipe, c’est pourquoi il doit jouer au cœur du jeu ». La déclaration est signée Thomas Tuchel, après la victoire sans appel (4-0) contre Dijon samedi en Ligue 1. Face à la lanterne rouge du Championnat de France, l’entraîneur allemand avait replacé le Brésilien de 26 ans, défenseur central de métier, comme milieu défensif, comme il l’avait déjà fait plusieurs fois la saison passée. Il jouait devant la charnière où Abdou Diallo était accompagné par… Danilo Pereira, milieu défensif de formation.
Si cette interversion a occasionné quelques faiblesses en défense, probablement par manque d’automatismes, « Marqui » a trouvé d’emblée l’ouverture en lançant Mitchel Bakker, qui a lui-même servi la recrue Moise Kean pour son premier but. « Quand il est au milieu, il peut aider tous les joueurs. Il a du volume, il aide tout le monde », s’est félicité Tuchel.
Chaînon manquant
L’illustration du rôle que le Brésilien pourrait être amené à jouer plus souvent, dans la construction, un secteur de jeu qui avait péché mardi dernier contre Manchester United, quand les Red Devils sont venus gagner (2-1) au Parc des Princes en première journée de la Ligue des champions.
Le cœur du jeu risque d’être encore un casse-tête mercredi à Istanbul face au Basaksehir, tant le milieu parisien est éclopé. Marco Verratti, Ander Herrera et Julian Draxler sont blessés… Ce sera peut-être une occasion supplémentaire d’y revoir « Marqui », d’autant plus que le défenseur polyvalent Thilo Kehrer fait son retour et peut ainsi servir d’option derrière.
Ce changement de rôle illustre la nouvelle dimension dans l’édifice parisien du natif de Sao Paulo, acquise depuis le « Final 8 » de la dernière C1 au Portugal. Placé en sentinelle devant Presnel Kimpembe et Thiago Silva, Marquinhos avait été buteur décisif deux fois dans ce rôle, à chaque fois servi par Neymar. En quart contre l’Atalanta Bergame (2-1) il avait égalisé à la fin du temps réglementaire, puis en demie contre Leipzig (3-0) il avait ouvert le score, de la tête, suite à un coup franc de « Ney ».
« Au début, ça m’a peut-être perturbé un peu, aujourd’hui je me suis bien mieux adapté (…) C’est de plus en plus quelque chose de normal dans mes performances, j’essaie de m’adapter le plus vite possible et de ne pas perdre les fonctions propres à chaque position », a commenté Marquinhos auprès de la presse brésilienne.
Trois défaites en son absence
Pour l’instant, il parvient sans problème à jouer le caméléon : avec la Seleçao, où Tite le place en défense centrale, c’est lui qui a marqué le premier but des éliminatoires sud-américaines à la Coupe du monde 2022, contre la Bolivie (victoire 5-0).
Son efficacité a favorisé sa nomination comme capitaine parisien pour succéder à Thiago Silva… Un héritage logique pour Marquinhos, qui compte huit saisons et 288 matches sous le maillot rouge et bleu, soit le deuxième joueur le plus expérimenté de l’effectif derrière Marco Verratti.
Et quand « Marqui » n’est pas là, rien ne va : à chaque fois que le PSG a perdu cette saison, le Brésilien était absent. Il a d’abord été touché par le Covid-19 à la reprise (défaites 1-0 contre Lens et Marseille), puis laissé au repos contre Manchester United la semaine dernière.
Dans un groupe qui a perdu cet été plusieurs de ses leaders (Silva, Cavani), Marquinhos joue ainsi un rôle capital. A Istanbul, où la victoire est déjà obligatoire, le chaînon manquant devrait être de retour. Et l’embellie qui va avec ?
LQ/AFP