Auteur d’un triplé au Camp Nou face au FC Barcelone (4-1), Kylian Mbappé a réussi une performance galactique, en l’absence de Neymar, pour propulser le Paris SG aux portes des quarts de finale de la Ligue des champions, mardi.
« La guerre des étoiles » pour Le Parisien, « le duel du présent et du futur » selon Marca… Mardi matin, le Français partageait la Une des journaux avec Lionel Messi.
Il y a bien un gouffre de statistiques qui sépare le sextuple Ballon d’or de 33 ans, plus de 650 buts avec le Barça, au jeune champion du monde de 22 ans. Mais sur le terrain, on n’a vu que que Mbappé. Vainqueur de son face-à-face contre la « Pulga », l’ancien Monégasque a réussi une performance marquante.
En l’absence des créateurs Neymar et Angel Di Maria, il a endossé le rôle de leader dans lequel il était attendu. Son match incarne à merveille celui de son équipe, venue dans l’immense Camp Nou pour chasser les fantômes de la « remontada » de 2017. Ses fantômes à lui, c’est l’absence de réalisme avec le PSG lors de la phase finale de C1 (1 seul but, en 2019), ou l’occasion ratée lors de la finale perdue face au Bayern (1-0) en août.
Avec un triplé (32e, 65e, 85e), il a asséné trois uppercuts qui devraient faire taire les critiques pour un moment.
Devant Pauleta
Son dernier but, en contre, ressemble au coup du K-O, qui doit envoyer le PSG en quarts de finale. Quel match ! Dire que début janvier, il traversait une passe difficile en Ligue 1, avec une disette de trois rencontres… sa plus longue de la saison. Les négociations pour la prolongation de son contrat, qui expire en 2022, nourrissaient un contexte ambigu auprès du jeune Bondynois, qui assurait « réfléchir » sur son avenir.
La posture patiente de Mbappé, courtisé par le Real Madrid, tranchait avec l’enthousiasme de Neymar, dans la même situation contractuelle, qui clamait son attachement au club de la capitale. Mais en dix jours, il a signé la plus belle preuve de son implication: un but au stade Vélodrome pour battre le rival Marseille (2-0) le 7 février puis un triplé au Camp Nou – le deuxième joueur à le réussir, après Andreï Shevchenko en 1997.
Vu que c’était une soirée pour réécrire l’histoire, il a doublé Pauleta pour devenir le troisième meilleur buteur du PSG (111 buts), derrière Edinson Cavani et Zlatan Ibrahimovic.
Décisif en contre
Dès la première minute, il a donné le ton de la soirée. Las, un contrôle mal assuré l’a empêché de profiter de la sortie ratée de Marc-André Ter Stegen, qui lui avait dégagé la voie vers le but vide. Mais à l’instar du PSG venu boxer les fantômes de la « remontada », l’ancien Monégasque ne s’est pas arrêté sur cette occasion manquée qui en rappelait d’autres.
Des fourmis dans les jambes, Mbappé s’est démultiplié, présent aussi bien à la création, où l’absence de Neymar lui a permis d’élargir sa zone d’influence, qu’à la finition. Il lance Mauro Icardi, mais l’Argentin, seul face au gardien, rate son duel (18e). Sur corner, il trouve à nouveau le « Matador », qui ne cadre pas sa tête (39e). Entretemps, il avait égalisé (32e) d’un superbe enchaînement.
Au retour des vestiaires, il initie une nouvelle occasion franche (48e), conclue par un arrêt de Ter Stegen devant Moise Kean. Quelques secondes avant la parade du portier allemand, il avait enrhumé Gerard Piqué qui a tenté de le retenir par le maillot. Il réussit le 2-1, du gauche, après un beau travail d’Alessandro Florenzi. Pour finir, le 3-1 allie ses qualités de vitesse et de finition, au terme d’un contre qui a laissé Barcelone et toute l’Europe hébétés.
LQ/AFP