Depuis l’arrivée de Hansi Flick sur le banc en novembre 2019, le Bayern Munich marche sur l’eau: cinq titres, des records comme s’il en pleuvait, et le rêve – réaliste – d’un doublé en Ligue des champions en mai.
Jusqu’ici, les champions d’Europe en titre survolent leur groupe : trois matches, trois victoires, douze buts marqués !
Salzbourg, balayé 6-2 à l’aller, arrive sans illusion ce mercredi soir à l’Allianz Arena, là où l’Atlético Madrid – défense de fer s’il en est – s’est fait étriller 4-0 en octobre.
L’homme clé de cette « success story » s’appelle Hansi Flick, bombardé entraîneur (« par intérim » dans un premier temps) après le limogeage de Niko Kovac il y a un an.
« La façon dont Hansi a géré son groupe, comment il a remis en selle Thomas Müller et Jérôme Boateng, tout cela montre qu’il n’a pas seulement des talents de tacticien, mais qu’il maîtrise au plus haut point l’art des relations humaines », s’enthousiasme Dietmar Hamann, ancien du Bayern et vainqueur de la C1 2005 avec Liverpool.
Le coach de 55 ans s’appuie sur un axe composé de Neuer, Kimmich (actuellement blessé), Müller et Lewandowski, qui incarnent les valeurs profondes de combativité et de soif de victoire du Bayern.
« Quand tu vois un Thomas Müller ou un Robert Lewandowski devant, qui se battent pour mettre un but de plus alors qu’ils mènent déjà 4-0, ça déteint sur les autres joueurs », constate Hamann. « Avec Manuel Neuer, ils ont un rôle de leaders, ils marchent devant et les jeunes suivent. »
« Le Bayern anéantit ses adversaires »
Les trophées, bien sûr, sont les marqueurs objectifs de la domination bavaroise. Ligue des champions, championnat (le 8e consécutif), Coupe et Supercoupe d’Allemagne, Supercoupe de l’UEFA : le « Rekordmeister » (« détenteur du record de titres en championnat », en allemand) a gagné tout ce qu’il pouvait gagner en 2020.
Mais plus encore que ces titres, c’est la manière qui impressionne. « Le Bayern ne bat pas ses adversaires, il les anéantit », avait déclaré cet été le patron du Borussia Dortmund Hans-Joachim Watzke.
On pense, bien sûr, à l’humiliation de Barcelone 8-2 en quart de finale de Ligue des champions. Ou au 7-1 infligé à Chelsea en huitièmes, sur deux matches cette fois.
Mais ces coups d’éclats ne sont que les pointes émergées de l’iceberg: le bilan de Hansi Flick, qui vient de diriger 50 matches, est de 45 victoires, deux matches nuls et trois défaites.
Les seuls points perdus l’ont été en championnat. Dans les autres compétitions, le quinquagénaire, qui n’avait jamais entraîné d’équipe de première division auparavant, ne compte à ce jour que des victoires.
Quatre buts par match
L’an dernier, Munich est devenue la première équipe, depuis la création de la C1 en 1956, à soulever le trophée en ayant gagné tous ses matches. Et avant de recevoir Salzbourg, le commando de Flick reste sur 14 succès consécutifs dans la compétition reine, un record absolu, qu’il peut encore améliorer.
Deux autres records, du club cette fois, ont déjà été améliorés : 23 victoires consécutives entre décembre 2019 et septembre de cette année, et 33 matches de suite sans défaite jusqu’à fin septembre.
L’arme fatale du Bayern est son attaque. Certes, les champions d’Europe possèdent avec Neuer le meilleur gardien du monde, homme clé de la finale contre le Paris SG (1-0) en août dernier. Mais les moyennes de buts laissent rêveur: 3,2 buts par match en championnat sous Flick, quasiment quatre (3,93) en Ligue des champions depuis le début de la série victorieuse.
Pour l’instant, le discret « Hansi » n’est rien de moins que le meilleur entraîneur du Bayern de tous les temps. Seul avec Heynckes (2013) à avoir réussi un triplé, il a remporté 90% de ses matches. Mieux que les stars Pep Guardiola (80%), Jupp Heynckes (79%) et Carlo Ancelotti (72%), et prometteur pour la suite…
AFP