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[C1] Erling Haaland, naissance d’un géant


Le jeune prodige de 19 ans impressionne dans toute l'Europe. (photo AFP)

« Oubliez Neymar ! Oubliez Mbappé ! Le géant s’appelle ERLING HAALAND (19 ans) ! » Le quotidien allemand à grand tirage Bild donne le ton, mercredi, des commentaires émerveillés qui saluent dans toute l’Europe le doublé du prodige norvégien de Dortmund face au PSG (2-1) en Ligue des champions.

Pour ce 8e de finale aller, les regards étaient braqués sur la paire Neymar-Mbappé, reconstituée pour enfin porter Paris vers les sommets. Mais c’est Haaland qui a donné la victoire aux siens, 2-1, avec deux buts instinctifs dans deux registres totalement différents: un ballon taclé rageusement dans les six mètres (69e), et une frappe surpuissante de 20 mètres sous la barre de Keylor Navas (77e). « La nouvelle heure de gloire de Haaland », titre Kicker, le magazine du foot allemand, qui souligne aussi que, malgré ses 19 ans, « il est déjà capable de reléguer dans l’ombre des acteurs comme Kylian Mbappé et Neymar ».

Dans toutes les langues du vieux continent, les plumes se font lyriques pour saluer la naissance d’une étoile. « Pour la troisième saison du Projet Paris, tout était enfin en place pour que Neymar devienne la reine du bal de la Ligue des champions. C’était censé être sa soirée. Mais actuellement, peu de monde peut résister à la déferlante Erling Braut Haaland », note le Guardian de Londres. L’Espagne, qui a pourtant couvé Lionel Messi et Cristiano Ronaldo pendant une décennie, n’hésite pas non plus : « Il y a un nouveau surdoué en Ligue des champions : inclinez-vous devant Haaland et son doublé titanesque », ordonne As, qui poursuit : « Erling Haaland s’est assis à la table de Mbappé et l’a brisée en deux. Le garçon à la mode du football européen n’a pas de limites. » Pour l’Équipe, à Paris, « l’émergence de l’immense talent de l’immense Haaland peut faire peur, avec ses airs d’un Van Basten qui aurait avalé LeBron James au petit déjeuner ». Et depuis l’Italie, le Corriere dello Sport, a vu « un joueur qui vient de Mars », avec « la puissance de Vieiri, la froideur d’Inzaghi et le physique de Toni ».

« C’est une bête ! »

Son doublé, pour le premier match de sa vie dans la phase éliminatoire de Ligue des champions, ne vient pourtant pas de l’espace. Il est même dans le droit fil d’une saison hors du commun entamée au RB Salzbourg. Avant Noël, Haaland a marqué 16 buts en 14 apparitions dans le championnat d’Autriche, et surtout bousculé les statistiques de la Ligue des champions, avec huit buts en phase de poule, une première à son âge.

Depuis son arrivée en Bundesliga en janvier, il a continué : déjà huit buts en cinq matches de championnat, avant sa performance contre Paris ! Les experts du football savent bien que, pour les talents précoces, le plus dur est de durer. Mais même les entraîneurs ne peuvent s’empêcher d’admirer le phénomène : « C’est une bête ! », a lancé le coach du PSG Thomas Tuchel après le match, « il a cette présence physique, cette incroyable énergie… » Avec son 1,94 m, ce fils de l’ex-international norvégien Alf-Inge Haaland est un géant au sens littéral du terme, mais doté d’une technique en mouvement et d’une vitesse exceptionnelles pour son gabarit. Mardi soir, Sky Italie affirme l’avoir chronométré en 6,64 sec aux 60 mètres, à 3/10e du record du monde (6,34)… mais avec tout de même un départ lancé ! Ses courses furieuses, sa puissance dans les duels, sa façon de haranguer par le geste ses coéquipiers, tout témoigne en tous cas d’une attitude de guerrier digne de ses ancêtres Vikings !

« Il a une mentalité fantastique », s’émerveille Lucien Favre, l’entraîneur de Dortmund, « à l’entraînement, s’il manque une occasion il s’arrache les cheveux ! Deux buts contre Paris, c’est quelque chose… » Au Borussia, il a d’autant plus facilement trouvé sa place que le vestiaire compte plusieurs garçons de son âge, talents bruts que le club a dénichés un peu partout dans le monde. Son entente avec Jadon Sancho notamment, la pépite anglaise de 19 ans aux faux airs de Neymar, promet d’autres belles soirées aux Jaune et Noir. Mais mardi, la passe décisive sur son deuxième but est venue de Giovanni Reyna, un Américain que Favre n’a pas hésité à lancer dans le grand bain à… tout juste 17 ans.

LQ/AFP