Le Paris Saint-Germain a subi une nouvelle catastrophe en Ligue des champions, laissant échapper un match qu’il contrôlait complètement à Madrid face au Real (3-1), mercredi en 8e de finale. Le voilà éliminé et replongé dans ses doutes.
Karim Benzema, avec un triplé plein d’opportunisme (61e, 76e, 78e), a effacé Kylian Mbappé, qui avait validé la maîtrise parisienne en première période (39e), et renversé la défaite de l’aller (1-0). Mais tout s’est déréglé après le premier but, offert par Gianluigi Donnarumma à Benzema, même si les Parisiens ont réclamé une faute.
Comme à Barcelone en 2017 (4-0/1-6), comme contre Manchester United en 2019 (2-0/1-3), le PSG s’est effondré et a gaspillé un qualification qu’il avait en poche. Mauricio Pochettino, qui évoque une « grosse erreur arbitrale » sur le premier but, a subi la malédiction du banc parisien, comme Unai Emery et Thomas Tuchel avant lui.
On va lui reparler, même s’il n’aime pas ça, de son choix de faire tourner les gardiens. Keylor Navas a dû bouillir en voyant son concurrent italien rater sa couverture de balle et laisser Benzema égaliser, avec une passe de Vinicius. Ce but a réveillé un Real apathique, où « Benz » était le seul à secouer la défense parisienne.
Le 157e but parisien de Mbappé
Ensuite, le capitaine madrilène a remis les deux équipes à égalité sur une merveilleuse passe de Luka Modric, et signé la qualification une minute et 46 secondes plus tard en profitant d’une relance folle de Marquinhos, méconnaissable mercredi soir. Mbappé était lui bien reconnaissable, il a signé un but bien dans son style, tout en vitesse, sur un contre éclair, servi par une délicieuse passe de Neymar au-dessus d’Eder Militao.
Il a brillé dans un stade qui l’espère pour la saison prochaine, lui qui est en fin de contrat au PSG, mais n’a pas su sonner la révolte quand le Real est revenu dans le match. Le champion du monde a signé là son 157e but sous ce maillot, qui lui permet de dépasser Zlatan Ibrahimovic (156) et de devenir le deuxième meilleur buteur du club, derrière Edinson Cavani (200).
Il a cru en marquer deux autres, mais l’un a été refusé pour un hors-jeu au centimètre de Nuno Mendes (34e), l’autre pour un hors-jeu de 2 m de lui-même (54e).
Accident industriel
Le PSG a dominé trois mi-temps sur quatre, mais s’est totalement écroulé mentalement, incapable de refaire surface après le 2-1, alors que les deux équipes étaient encore à égalité, puisque la règle de l’avantage des buts à l’extérieur a été supprimée. Ce nouvel accident industriel va glacer la fin de saison du PSG. Il ne reste qu’un enjeu, la quête d’un titre de champion qui n’apportera pas beaucoup de frissons puisqu’il ne fait plus guère de doute, avec 13 points d’avance sur le deuxième, Nice.
La perspective d’une dixième couronne nationale, qui permettrait d’égaler Saint-Étienne, ne suffira pas à tenir en haleine un environnement qui, du président Nasser al-Khelaïfi au moindre supporter, ne rêve que de Ligue des champions. Les trois derniers mois vont être très longs, ils risquent de se passer à remâcher ce nouvel échec, à chercher des coupables et à évoquer le mercato, à commencer par le grand risque que Kylian Mbappé, en fin de contrat, parte.
Le transfert gigantesque de l’été, Lionel Messi, n’a pas brillé. Il a d’abord fluidifié le jeu, mais a raté des choses normalement faciles pour lui. Neymar, hormis la passe sur le but de Mbappé, n’a pas réussi grand-chose, et la charnière Presnel Kimpembe-Marquinhos a coulé. Inutile d’insister sur le cas Donnarumma…
Mauricio Pochettino va vivre des heures difficiles. Pourtant son équipe a longtemps gardé la maîtrise du match en restant très solide en défense et en ressortant très proprement les balles. Puis la tempête est passée. Le PSG cale en 8e de finale comme de 2017 à 2019, les années « remontada », et déjà contre le Real en 2018, qui s’était imposé nettement (3-1/2-1). La « Maison Blanche » a réagi comme un grand d’Europe, le PSG n’arrive décidément pas à gagner cette Ligue des champions.