Qui aurait parié là-dessus ? Les quarts du « Final 8 » de la Ligue des champions ont réservé des scénarios improbables, magnifiés samedi par l’exploit de Lyon contre Manchester City (3-1) qui a mis au menu des demi-finales deux duels inattendus et franco-allemands.
« FARMERS LEAGUE » et un emoji clown. A travers le tweet ironique de Kylian Mbappé, allusion à un prétendu « championnat de paysans » que serait la Ligue 1 aux yeux de ses voisins plus huppés, c’est tout un pays qui s’est délecté d’une soirée historique. La surprise de l’OL contre Manchester City (3-1), samedi à Lisbonne, a scellé la revanche éclatante d’une France moquée par ses rivaux étrangers, notamment pour avoir choisi d’être la seule nation majeure à avoir arrêté de manière anticipée les compétitions après l’irruption de la pandémie de coronavirus.
Cinquième à l’indice UEFA, plus proche du Portugal (6e) que de l’Italie (4e), le pays des champions du monde en titre présente pour la première fois de l’histoire de la C1 deux équipes en demi-finales de l’épreuve, alors que ces vingt dernières années, seuls trois de ses représentants étaient allés aussi loin. Exit l’Espagne, l’Italie et l’Angleterre : le dernier carré se jouera sans eux pour la première fois depuis 1991, année du sacre de l’Étoile rouge de Belgrade devant Marseille.
Avec PSG-Leipzig mardi, et Lyon-Bayern mercredi, le foot français s’offre deux affiches de prestige contre son voisin allemand, face auquel il a nourri « nos plus beaux souvenirs et nos pires cauchemars » comme l’écrit L’Équipe. Après la Juventus en huitièmes et désormais Manchester City, Lyon vit donc sa propre épopée – un terme qui colle plutôt à l’histoire de son rival de Saint-Étienne, finaliste malheureux de la Coupe des clubs champions (l’ancêtre de la C1) contre le… Bayern, en 1976.
La formule inédite du « Final 8 », où tout se joue sur un match, laisse une chance d’espérer à l’OL avant de défier l’ogre munichois, comme lors de la demi-finale 2010 (0-1, 0-3). Et tant pis si le Bayern vient de dépecer le FC Barcelone de Leo Messi (8-2) en mondovision… Entre le scénario fou de PSG-Atalanta (2-1), la démonstration bavaroise ou la surprise Leipzig contre l’Atlético (2-1), le rendez-vous lisboète a déjà démenti de nombreuses certitudes.
Une finale PSG-Bayern attendue
« Je suis d’accord pour dire que ce format procure beaucoup d’émotions car cela se joue seulement sur un match », estime le Parisien Ander Herrera, sur une question débattue sur les réseaux sociaux, tant les surprises du « Final 8 » ont plu. « C’est bien pour la TV, mais tous les fans ou supporters n’ont pas la possibilité de voyager pour voir le match. Pour le respect des supporters, de l’histoire du foot, on doit jouer dans notre stade (dans un format aller-retour) », a-t-il poursuivi.
En attendant le retour à la normale, souhaitée dès la saison prochaine par le président de l’UEFA Aleksander Ceferin, Lyon peut faire son miel de la période actuelle. « On ne se donne pas de limites », sourit Garcia. « Mais le mot d’ordre aujourd’hui, c’est récupérer. » C’est justement ce qu’a fait le Paris SG, qui a renversé Bergame dans le temps additionnel mercredi. L’ambitieux champion de France a commencé sa préparation des demi-finales avec de nouveaux pépins physiques à gérer, ceux du gardien Keylor Navas (cuisse), incertain, et Thiago Silva (ischio-jambiers). Malgré cette litanie de blessés, le club croit plus que jamais en ses chances de soulever la coupe aux grandes oreilles, après des années d’échecs qui ont alimenté la thèse d’une « malédiction » autour de lui.
Une finale PSG-Bayern a les faveurs des pronostiqueurs, d’autant que le PSG aborde en grand favori sa demie contre Leipzig, un effectif sans stars, novice à ce niveau. Mais cet été n’est plus à un résultat improbable près…
LQ/AFP