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Bleus : Raphaël Varane tire sa révérence à 29 ans


Photo : AFP

Après son capitaine Hugo Lloris, l’équipe de France voit partir l’un des piliers de ses récents succès avec l’annonce surprise, jeudi, de la retraite internationale du défenseur Raphaël Varane, leader de vestiaire à l’impressionnant palmarès à seulement 29 ans.

Après 93 sélections, cinq buts marqués et une décennie de présence dans l’effectif, le joueur de Manchester United a décidé de dire stop aux Bleus, plus d’un mois après sa dernière rencontre avec le maillot tricolore, la désillusion en finale du Mondial-2022 contre l’Argentine (3-3 a.p., 4-2 t.a.b.).

Mais à moins de 30 ans, ce choix est beaucoup plus inattendu que celui de Lloris (36 ans), retraité des Bleus depuis début janvier comme sa doublure Steve Mandanda (37 ans), tous deux arrivés au bout de leur histoire avec la tunique aux deux étoiles.

« Cela fait plusieurs mois que j’y réfléchis et j’ai décidé que c’était le bon moment pour moi », a affirmé le joueur sur Instagram, sans s’expliquer plus profondément sur les raisons de son choix. « Le moment est venu pour la nouvelle génération de prendre le relais », ajoute le défenseur.

Depuis sa première sélection, le 22 mars 2013 contre la Géorgie (3-1), Raphaël Varane s’est imposé comme l’homme de base de la défense française, l’un des cadres du sélectionneur Didier Deschamps qui l’a rapidement promu au rang de vice-capitaine, lui confiant le brassard pour la première fois à 21 ans en 2014.

« Engagement » et « honnêteté »

La retraite internationale de Lloris l’avait d’ailleurs placé en pole position pour récupérer durablement ce brassard au mois de mars, en vue des qualifications à l’Euro-2024… Sans lui, le choix du futur capitaine de Deschamps sera particulièrement scruté, d’autant que l’hypothèse de voir Kylian Mbappé promu à ce rôle a pris de l’épaisseur ces dernières semaines.

« Raphaël estime être arrivé au bout de son aventure avec l’équipe de France. J’ai vécu une situation un peu similaire à la sienne, je comprends ses arguments et respecte sa décision même si elle peut sembler regrettable au regard de tout ce qu’il a pu faire avec la sélection », a réagi Deschamps dans un communiqué où il salue « l’honnêteté » et « l’engagement sans faille » de son ancien joueur.

Titulaire de l’équipe championne du monde en 2018 et vice-championne du monde en 2022, vainqueur de la Ligue des nations en 2021, Varane referme une carrière linéaire et sans accroc chez les Bleus, qu’il a connu très tôt, à 19 ans.

Alors qu’il n’est même pas trentenaire, « Rapha » figure au 13e rang du classement des Français les plus capés, avec 93 sélections. Signe d’une régularité hors-normes, il a empilé 90 titularisations.

Sacrifices

Quatre fois vainqueur de la Ligue des champions avec le Real Madrid (2014, 2016, 2017, 2018), le joueur formé à Lens a offert son expérience du plus haut niveau à différents partenaires de la charnière centrale. Mamadou Sakho au Mondial-2014, Samuel Umtiti en 2018, Presnel Kimpembe ces dernières années et Dayot Upamecano au Qatar se sont succédé à sa gauche sur les pelouses du monde entier.

Cet imposant arrière central d’un mètre quatre-vingt-onze, au tempérament réservé et calme, s’est mué ces derniers mois en leader de vestiaire, pour remobiliser une équipe de France aux résultats en dents de scie depuis 2021. Sa prise de parole à la mi-temps de France-Pologne, en décembre en huitième de finale du Mondial, a laissé transparaître un rôle prépondérant en interne.

Mais le parcours de Varane en Bleu lui aura coûté de nombreux sacrifices. Celui de l’Euro-2016, manqué sur blessure, et celui des derniers mois, avec une course contre la montre pour revenir à temps d’une blessure à une cuisse avant le Mondial-2022.

« Je suis passé en mode récupération express, par beaucoup d’efforts et de sacrifices pour être prêt dans les timings. J’avais beaucoup d’envie, de rage de vaincre », s’est-il expliqué pendant la compétition.

Ce Mondial au Qatar, Varane le terminera sur les rotules, éreinté par un dernier repli défensif au stade de Lusail à la 113e minute de la finale. Livide et au bord des larmes, il avait cédé sa place à Ibrahima Konaté… Comme un passage de témoin, après une décennie bleue.