Le joueur des Suns a clairement franchi un palier supplémentaire, cette saison. Il est désormais un joueur qui compte aux Pays-Bas.
Deuxième meilleur marqueur (316 pts), sixième au niveau des points (16,6 de moyenne), deuxième meilleur au pourcentage à deux points (64,1 %) et cinquième joueur le plus efficace du championnat : Ben Kovac a clairement franchi un cap, cette saison : «Je pense avoir plus progressé cette année par rapport à la précédente que lors de ma première saison aux Pays-Bas», explique le guard/forward des Den Helder Suns.
Qui respecte donc, dans l’essentiel, son plan de marche : «En signant pour une saison supplémentaire, je voulais devenir un joueur majeur de l’équipe. L’année dernière, je sortais le plus souvent du banc et j’avais terminé dans le cinq de base, car il y avait beaucoup de blessés. Mais cette saison, le coach m’a dit que je méritais d’y être.»
Bien décidé à rendre cette confiance, l’international luxembourgeois, désormais pilier de la sélection, est devenu indispensable aux Suns, seule équipe du championnat de BNXT League à n’aligner qu’un seul étranger : lui! «Certaines équipes évoluent avec six et toutes en ont au moins trois. Et même si je suis jeune et luxembourgeois, je me suis dit peu importe. Je voulais prouver ma valeur. L’année dernière, j’étais rookie. Je n’avais pas peur, mais c’était tout nouveau pour moi. Maintenant, je sais comment on joue aux Pays-Bas, je connais le basket pro ici. J’ai profité du fait qu’on ne prenne pas d’Américain. J’ai beaucoup la balle en main.»
Il s’est d’ailleurs très bien acclimaté à la vie batave : «J’apprends la langue sur l’application Duolingo. Cela fait plus de 300 jours de suite que je l’utilise», sourit-il. Évidemment, le fait d’être luxembourgeois et donc polyglotte, est forcément un avantage : «Quand les joueurs parlent entre eux, je comprends presque tout. En revanche, c’est pour parler que c’est un peu plus compliqué», confie-t-il encore.
Et Den Helder est visiblement un petit endroit très agréable : «On est à cinq minutes de tout. En plus, maintenant les spectateurs sont de retour et on recommence à sortir avec les gars de l’équipe. À aller manger ensemble. On est même tous allés au ciné pour voir le dernier Spider-Man.»
Un vieux… de 21 ans
Évidemment, tout n’a pas été facile au sein d’une équipe jeune : «Avec mes 21 ans, je fais partie des cinq plus vieux.» Qui a en plus perdu pas mal d’éléments en cours de route : «Au début de l’année, j’avais des problèmes au niveau de mon pourcentage à trois points. Maintenant, je suis devenu beaucoup plus constant. Je marquais beaucoup aussi parce que les deux autres meilleurs joueurs de l’équipe étaient un peu blessés. Mais maintenant qu’ils sont de retour, le scoring est mieux réparti. On a des jeunes qui ont arrêté et un plus vieux, qui est semi-pro et qui veut se concentrer sur le boulot.»
On n’oublie pas également les ligaments croisés pour le meneur remplaçant et cela donne un effectif qui a fondu comme peau de chagrin : «On était 15 dans le roster au début. Maintenant, on tourne à 8-9 maxi.»
Au fil des matches, Ben Kovac continue d’apprendre son job : «Par rapport à la saison dernière, je marque 4 ou 5 pts de plus en moyenne avec des pourcentages plus hauts. Je vois aussi que mon corps est devenu plus costaud. Je suis plus rapide. Le fait d’avoir deux entraînements par jour, cela apporte forcément quelque chose. Quand je suis arrivé, je ne vais pas dire que je n’avais aucun IQ basket, mais je devais étudier le jeu. Je regarde beaucoup de vidéos, le coach nous envoie nos fautes, on voit ce qu’on a fait de bien et de mal.»
Même si les résultats ne sont pas forcément toujours au rendez-vous, les Suns vendent chèrement leur peau. Ils ont même eu un passage fantastique où ils ont enchaîné trois succès de rang face à des formations supposées beaucoup plus fortes : «On est allés battre Limbourg après double prolongation dans une petite salle, où il est toujours difficile de jouer, un peu comme celle de l’Arantia. Ensuite, on l’emporte contre Zwolle de trois points. C’est l’un des favoris du championnat et la seule équipe que je n’avais pas encore battue. C’est désormais chose faite. Et on a fini l’année en gagnant face à Amsterdam.»
Il vise plus haut
Le début 2022 sera, en revanche, plus compliqué puisque Ben Kovac sera placé en quarantaine plusieurs semaines à cause du covid et le coach des Suns sera, lui aussi, écarté pour un match, une victoire face à Rotterdam et les Suns auront aussi été sortis sans ménagement de la Coupe, éliminés par les Heroes de Den Bosch, la meilleure formation du pays.
La saison régulière s’achèvera dans une dizaine de jours, avec un ultime match contre le Donar Groningen, troisième du championnat. Ensuite? Les équipes de bas de tableau du championnat vont affronter leurs homologues belges, puisque les deux championnats ont fusionné :
«La ligue belge est beaucoup plus forte. Si on regarde Ostende, aucune équipe néerlandaise n’aurait la moindre chance contre eux. Pour nous, c’est bien pour voir notre vrai niveau. On a déjà joué quatre fois contre Louvain (NDLR : 3e du championnat belge) cette saison et on a vu que c’était autre chose. Plus d’intensité, plus costaud, plus vite.»
Mais d’ici là, il va se passer quelques semaines. Et deux jours après Donar, dans une dizaine de jours, Ben Kovac rejoindra l’équipe nationale pour préparer le match contre l’Albanie… avant de retrouver ses coéquipiers quelques jours plus tard : «On va jouer un match amical contre les Suns. Ça va être rigolo.»
Il pense bien sûr à la suite. Et se projette plus loin : «Je ne me focalise pas sur les stats. C’est mon job et je veux jouer le plus haut possible. Je sais qu’en défense, j’ai beaucoup à travailler. J’ai souvent des problèmes sur le premier pas quand je me retrouve face à un mec plus athlétique, plus explosif. Je me concentre sur la fin de saison et ensuite je chercherai peut-être un nouveau challenge. On verra quelles équipes seront intéressées. Le rêve, ce serait d’ici à deux ou trois ans de rejoindre un club qui joue une Coupe d’Europe. Je vais seulement avoir 22 ans et j’espère pouvoir jouer encore plus de dix ans !» C’est tout le mal qu’on peut lui souhaiter !