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Avant les JO-2024, le Stade de France se refait une beauté


(Photo : AFP).

Cet été, elle sera le terrain des exploits du perchiste Armand Duplantis ou de la sprinteuse Sha’Carri Richardson, sous l’oeil des caméras du monde entier. Mais pour l’instant, seules des tractopelles foulent la piste du Stade de France.

Fermé aux grands événements depuis la finale enflammée du Mondial de rugby fin octobre, le stade de Saint-Denis ne rouvrira ses portes aux foules que pour les Jeux olympiques de Paris (26 juillet-11 août).

Une pause inédite pour permettre à la plus grande enceinte sportive de l’Hexagone un lifting d’ampleur.

Dans le gigantisme des gradins de 80.000 places vides, les ouvriers à l’oeuvre au milieu de l’arène en rénovation s’apparentent à des figurines miniatures. Au sommet des tribunes, des écrans géants éphémères de la taille d’un terrain de tennis sont hissés sur des échafaudages pour doubler la surface d’écran disponible.

Pour le Stade de France, les travaux de ce premier semestre 2024 constituent le dernier sprint d’une course de fond pour adapter le cénacle de la Coupe du monde de foot 1998 aux besoins très pointus et spécifiques des JO, attribués en 2017 à la France.

« Les JO ont accéléré cette rénovation qui était nécessaire sur certains organes mais qui n’aurait peut-être pas été menée dans ce timing-là s’il n’y avait pas eu les JO », indique Fabrice Reigner, chef du service maîtrise d’ouvrage du stade.

Le chantier a débuté en 2020, profitant de la fermeture forcée pour cause de pandémie de Covid-19. Six buvettes grand public ont été ajoutées, le poste de commandement rénové, l’éclairage sportif et architectural modernisé.

À l’été 2021, les deux écrans pérennes, l’un dans le virage nord, l’autre dans le virage sud, ont été remplacés par des écrans nouvelle génération, plus grands d’une cinquantaine de mètres carrés mais bénéficiant surtout d’une nouvelle technologie et d’une meilleure définition.

Discrètement nichées sous la toiture, des sphères blanches installées par l’opérateur Orange assurent désormais au Stade une couverture en 5G, en plus de celle déjà existante en 3G-4G. Les tribunes font l’objet d’un nettoyage en profondeur.

Piste violette 

Le Stade de France a également modifié en profondeur son alimentation électrique. Pour des nécessités de stabilité de courant, l’établissement s’appuyait pour ses grands événements sur l’énergie produite par des groupes électrogènes alimentés au gasoil.

Grâce à la création d’une deuxième source d’alimentation raccordée au réseau, il ne fonctionnera plus qu’à l’électricité « de ville ».

« Cela va être des Jeux propres. Nous allons arrêter de fonctionner sur groupes électrogènes, nous ne les utiliserons plus qu’en cas d’ultime secours. Nous fonctionnerons uniquement sur une énergie renouvelable », dit Fabrice Reigner.

Le consortium privé qui gère le Stade de France, propriété de l’Etat, ne communique pas de montant global pour l’ensemble des travaux de rénovation. Une grande partie est payée par la Solideo, le groupement public chargé d’assurer la livraison des infrastructures olympiques.

Le chantier le plus sensible se déroule au centre du stade, dans le « FOP » – « Field of play » (terrain de jeu) dans le jargon olympique.

L’ancienne piste d’athlétisme ocre a été curée et retirée pour faire place à une piste neuve de 14.000 m2, de couleur violette, qui sera posée au printemps. Un travail de haute précision qui nécessite le recours à des lasers et des niveleuses 3D.

« Le jeu d’enrobés et de revêtement est au millimètre près pour être classé type 1 à la World Athletics (Fédération internationale d’athlétisme, ndlr). Ce n’est pas une piste standard, c’est la plus haute catégorie », déclare Maria Le Corre, responsable de la rénovation de la piste.

La piste a été élargie à neuf couloirs pour courir, contre huit auparavant, afin de pouvoir laisser le corridor intérieur potentiellement inoccupé. Ce dernier est considéré comme le plus défavorable aux athlètes, qui y bénéficient de moins d’élan.

Pour des raisons de fluidité et de réalisation télévisuelle, la disposition des différentes aires (saut à la perche, en longueur, triple saut…) a aussi été repensée dans un « jeu de Tetris ».

Remise des clés au comité d’organisation de Paris-2024 le 1er juin.