La justice française est incompétente pour engager des poursuites sur les soupçons de corruption visant le patron du PSG Nasser Al-Khelaïfi autour des candidatures aux Mondiaux d’athlétisme (2017 et 2019), selon un arrêt de la Cour de cassation.
Conséquence de cette décision dont le caractère est définitif : la mise en examen pour corruption active de Nasser Al-Khelaïfi, prononcée le 23 mai 2019, est annulée.
« Je me réjouis de cette décision qui est conforme au droit et je rappelle que Nasser Al-Khelaïfi a toujours contesté avoir commis la moindre infraction dans cette affaire », a réagi Me Francis Szpiner, avocat de Nasser Al-Khelaïfi avec Me Renaud Semerdjian.
Les avocats de Yousif Al-Obaidli, directeur commercial de la chaîne Al Jazeera mis en examen pour la même infraction, s’étaient associés à ce pourvoi. La décision de la Cour de cassation, rendue mercredi, met de fait également fin aux poursuites le visant. La plus haute juridiction de l’ordre judiciaire a estimé qu’il n’existait pas de « lien de connexité » entre des faits de corruption présumés commis en France et à l’étranger.
Les soupçons portent sur deux versements d’un total de 3,5 millions de dollars, réalisés à l’automne 2011 par la société Oryx Qatar Sports Investments (QSI) – dirigée par Khalid Al-Khelaïfi, le frère de Nasser – au profit d’une société de marketing sportif dirigée par Papa Massata Diack, fils de l’ancien président de la Fédération internationale d’athlétisme (IAAF), Lamine Diack. Papa Massata Diack, surnommé « PMD » dans les médias, a longtemps géré le dossier des droits marketing de l’IAAF.
Les juges d’instruction et la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Paris s’appuyaient sur une rencontre à l’hôtel Negresco à Nice, donc sur le territoire français, et un virement de deux millions de dollars réalisé sur un compte en France, pour justifier la compétence des juridictions françaises pour mener des investigations sur ces soupçons.
Le Qatar aurait reçu en contrepartie le soutien de l’ex-grand patron de l’athlétisme Lamine Diack pour accueillir les Mondiaux d’athlétisme 2017, organisés par l’IAAF, et les JO-2020. Le décès de M. Diack en décembre 2021 a éteint les poursuites pénales à son encontre.