L’Ougandais Joshua Cheptegei, champion du monde en titre du 10 000 m, s’attaque mercredi à Valence (Espagne) au record du monde détenu par l’Éthiopien Kenenisa Bekele, déjà dépossédé de son record du 5 000 m par le même Cheptegei en août.
En cette saison 2020 tronquée par le Covid-19 (JO reportés, reprise tardive en août), Joshua Cheptegei a remis sa quête de médailles à plus tard et entend continuer à effacer la légende de l’athlétisme Kenenisa Bekele.
« A cause du coronavirus cette année je n’ai pas pu aller chercher des médailles, le mieux à faire c’est donc de chasser les records, il n’y a pas de meilleure année pour essayer des choses un peu folles », a-t-il estimé en conférence de presse.
Cheptegei, devenu à 24 ans la valeur sûre du fond mondial (argent en 2017 puis or en 2019 aux Mondiaux sur 10 000 m, champion du monde de cross en 2019), a déjà estomaqué les connaisseurs en rabotant de près de deux secondes la marque de l’Éthiopien sur 5 000 m le 14 août à Monaco (12 min 35 sec 36 contre 12 min 37 sec 35).
A Valence, il s’attaque cette fois au mythique record du 10 000 m (26 min 17 sec 53), établi à Bruxelles le 26 août 2005 par Bekele. Âgé de 38 ans, passé depuis sur la route, il a manqué son rendez-vous dimanche avec le marathon de Londres à cause d’une blessure à un mollet (victoire surprise de l’Éthiopien Shura Kitata, Eliud Kipchoge seulement 8e).
Nouveau débat sur les chaussures
« Cheptegei n’a pas besoin de mes conseils, avait indiqué Bekele la semaine dernière. Je pourrais en donner à quelqu’un qui n’a pas encore battu de record. Je lui ai écris après le 5000 m, il faut féliciter les gens qui réussissent. »
Les deux champions partagent les mêmes managers, de l’agence néerlandaise Global Sports Communication, qui co-organise la compétition à Valence avec un 10 000 m dessiné pour Cheptegei à 19h55 GMT, précédé d’un 5 000 m féminin.
Cheptegei n’est pour l’instant que le 18e performeur de l’histoire sur la distance (26:48.36 à Doha en 2019), très loin du record. Mais son exploit sur 5 000 m en août peut lui donner de l’espoir, d’autant plus qu’il pourra compter mercredi sur des lièvres de très haut niveau (notamment le Kényan Nicholas Kimeli, finaliste mondial sur 5 000 m) et sur un système lumineux lui donnant le tempo le long de la piste.
Ses chronos stratosphériques, comme ceux de nombreux athlètes depuis la saison dernière, notamment la Néerlandaise Sifan Hassan (deux titres mondiaux sur 1 500 m et 10 000 m, record de l’heure), ont déplacé le débat sur les « chaussures magiques » de la route à la piste. L’équipementier Nike a en effet produit deux nouveaux modèles de pointes, autorisés par World Athletics, soupçonnés d’améliorer grandement la performance, ce qu’aucune étude n’a encore avalisé.
LQ/AFP