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Après le boycott et le report de matches, la NBA espère une reprise


Les Lakers et les Clippers, deux des principaux favoris pour le titre de champion, ont voté jeudi pour l'arrêt de la saison, contrairement aux onze autres équipes. Ont-ils changé d'avis ? (illustration AFP)

Après le boycott et le report de matches, retour au jeu ? C’est ce qu’espérait la NBA jeudi soir, après avoir invoqué une union sacrée entre dirigeants et joueurs pour parvenir à finir la saison, malgré la colère résultant de l’affaire Jacob Blake.

Rien n’a vraiment filtré de la longue conférence téléphonique qui s’est déroulée durant plusieurs heures jeudi après-midi, impliquant un groupe de joueurs, des représentants de leur syndicat (NBPA), les cadres et propriétaires des 13 équipes encore en lice à Orlando. L’instance n’a pas fait d’annonce à son issue, elle qui avait dit dans la matinée « espérer reprendre le jeu vendredi ou samedi ». Selon ESPN, cela devrait plutôt se faire samedi.

Pour l’heure, ce sont six rencontres qui ont été reportées par l’instance, après que les joueurs des Milwaukee Bucks ont boycotté la leur mercredi contre le Magic d’Orlando. Les matches Houston-Oklahoma City, Lakers-Portland ne se sont ainsi pas joués ce jour-là, Clippers-Dallas, Denver-Utah et Toronto-Boston n’ont pas eu lieu jeudi. Selon le site The Athletic, les joueurs ont pressé les propriétaires pour qu’ils soient « plus proactifs, pas réactifs » dans la lutte contre l’injustice raciale, leur enjoignant de « passer de la paroles aux actes ».

Michael Jordan était présent en qualité de président du comité en charge des relations entre les joueurs et les propriétaires. Un rôle de médiateur d’autant plus légitime qu’outre son statut de légende vivante de ce sport, il est le seul Noir à posséder une franchise, celle des Charlotte Hornets. Sa voix porte donc des deux côtés. Et sa tâche ne devait pas être insurmontable.

ESPN et The Athletic rapportaient dès jeudi matin que les joueurs avaient décidé de reprendre les play-offs au terme d’une deuxième réunion, après une première qui s’est tenue jusque tard dans la nuit précédente. À son issue, les Lakers et les Clippers, deux des principaux favoris pour le titre de champion, avaient alors voté pour l’arrêt de la saison, contrairement aux onze autres équipes. Ont-ils changé d’avis ? Se sont-ils rangés derrière le vote collectif ? Qu’attendent-ils de la NBA pour acter leur retour sur les parquets ?

« Je pense que les gens en ont marre de la NBA »

Autant de questions illustrant à quel point est encore incertain le sort de la saison NBA. Elle qui a déjà été chamboulée par le coronavirus, ayant forcé la Ligue à l’interrompre pendant cinq mois avant de la reprendre dans la bulle hermétique de Disney World. Or ce ne sont plus les conditions sanitaires qui la menacent le plus désormais, mais bien le contexte brûlant lié aux injustices raciales aux États-Unis. Le calvaire de George Floyd avait bouleversé les stars de la balle orange, certains comme Kyrie Irving, star des Brooklyn Nets, estimant qu’il ne fallait pas reprendre le championnat, pour justement mieux agir contre ce fléau.

Les joueurs dans leur écrasante majorité, certes en hésitant beaucoup, ont choisi d’aller en Floride, et la NBA a fait en sorte de leur permettre d’être proactifs dans leur combat, en leur autorisant la pose du genou à terre pendant l’hymne national, en affichant « Black Lives Matter » sur les parquets, en leur donnant la parole pour réclamer justice. Mais le terrible sort de Jacob Blake, Afro-américain de 29 ans grièvement blessé lors de son interpellation, a causé un nouveau choc incommensurable.

« Le changement ne se produit pas simplement en parlant !! Cela se produit par l’action et doit se produire MAINTENANT! (…) C’est aux États-Unis de faire la différence. Ensemble. C’est pourquoi votre vote est ‘Plus qu’un vote’. Black Lives Matter », a tweeté jeudi matin LeBron James. La superstar des Lakers, qui a créé l’association « More Than a Vote » (« Plus qu’un vote ») il y a deux mois, avec d’autres sportifs, afin de promouvoir le vote des Américains noirs à l’approche de la présidentielle, est de ceux qui urgent les propriétaires de franchises « d’agir et non pas de réagir », selon The Athletic.

« Je ne sais pas grand-chose sur les protestations au sein de la NBA. Je sais que ses audiences sont très mauvaises parce que je pense que les gens en ont marre de la NBA. Ils sont devenus un peu comme une organisation politique et ce n’est pas une bonne chose », a commenté Donald Trump à propos du boycott historique des basketteurs qui a été suivi par d’autres joueurs de baseball, de tennis et de football.

LQ/AFP