À seulement 18 ans, Carla Jain, licenciée en voile a relevé un défi fou : rejoindre la Corse depuis les Alpes-Maritimes. Comme moyen de locomotion, un laser radial entièrement de série. L’épreuve s’est déroulée du 25 au 30 juin dernier.
Deux heures du matin, au Cap d’Ail, non loin de Monaco, la jeune Corse se prépare à naviguer en mer. Pendant 5 jours, soit 91 milles de parcours (1 mille équivaut à 1,8 km), elle se lance dans le grand bleu, sur un laser radial pas plus large qu’1 mètre 50 et pas plus long que 5 mètres.
Munie de 9 litres d’eau douce, de barres de céréales et de quelques sandwichs, l’heure du grand départ a sonné pour Carla. Pleine d’adrénaline à ce moment-là, elle explique n’être pas rassurée pour autant : « Forcément, j’étais stressée, surtout en ce qui concerne l’anticipation, même si le mieux est de vivre le moment présent. Je redoutais aussi les conditions météo, qu’elles ne soient pas idéales pour la traversée et que, par conséquent, cela se passe mal. » En cas de pépin, cette dernière a pris le soin d’embarquer à bord des feux à mains, une flashlight ainsi qu’une balise de détresse.
Une première nuit agitée
Le voilier de 45 pieds qui la suivait à distance pour garantir sa sécurité n’a même pas eu besoin d’intervenir, malgré une première nuit mouvementée. Dotée d’un mental d’acier, elle raconte : « Je n’ai même pas pu dormir, c’était vraiment galère, car il manquait d’air. À 20 heures, je n’avais même pas fait le tiers des 90 kilomètres de parcours. J’ai tout de suite compris que ça n’allait pas être de tout repos et qu’il fallait que je sois courageuse. »
Avec des claques à 25 nœuds, les conditions extrêmes lui ont permis de rester éveillée. Heureusement pour la sportive, ce n’était qu’une mauvaise passe : « Quand le vent s’est levé vers le coucher du soleil, j’étais déjà plus sereine, puis j’ai pu rattraper mon retard. Ça m’a remonté le moral et j’ai donc tout de suite repris confiance. » Elle arrive finalement à destination, à Calvi, au nord-ouest de l’île de beauté, après 28 heures et 31 minutes de traversée.
400 euros récoltés pour deux associations
Ayant commencé la voile à 7 ans, sa source d’inspiration pour cette performance a été le récit de la traversée de la Manche, raconté par Violette Dorange, explique-t-elle au magazine Voilier.com.
Au-delà du côté sportif, cette performance visait à récolter des fonds pour la cause environnementale. Mare vivu et The sea Cleaners, deux associations qui ont pour but d’éradiquer le plastique de nos océans, bénéficient désormais d’une somme approximative de 400 euros.
Prochainement, la jeune passionnée de sports nautiques programme un exploit dans l’Atlantique, avec la compétition du circuit Figaro, en mars 2024.