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BGL Ligue – Qui est ce petit Fine Bop qui affole les défenses de DN ?


Sur les moelleuses pelouses du Grand-Duché, Fine Bop s'épanouit et s'est reconstruit une nouvelle vie. (Photo : Julien Garroy)

Mais qui est donc ce petit Fine Bop qui affole les défenses de DN? L’attaquant sénégalais du RFCU, arrivé l’hiver dernier, nous a raconté son arrivée hivernale et sa nouvelle famille luxembourgeoise.

«Vous pouvez parler de Samia Thalamot? C’est ma deuxième maman.» El-Hadji Fine Bop loge toujours, plus de six mois après son arrivée, chez l’homme de confiance du président Masoni et y trouve son équilibre, loin de l’Afrique, mais avec des rêves plein la tête. Même à 25 ans.

Comment êtes-vous arrivé au RFCU comme ça, en plein hiver de l’année dernière?

El-Hadji Fine Bop : J’ai été un peu surpris de me retrouver là. J’étais venu faire des essais au FC Metz que je n’ai pas pu faire.

Pourquoi?

En fait, j’ai été formé à l’académie Diambar. Le FC Metz, lui, a un accord de coopération avec une autre académie sénégalaise dirigée par Patrick Vieira et Bernard Lama (NDLR : les deux anciens internationaux français) et elle s’est apparemment opposée à ce que je fasse mon test.

Et le lien avec le RFCU?

Je ne pouvais pas rester cinq jours sans m’entraîner, alors mon agent, qui est aussi l’agent de Biram Diouf et Papiss Cissé (NDLR : qui évoluent respectivement à Stoke City et Newcastle) et qui connaît des gens au RFCU, m’a fait m’entraîner là-bas. Je suis aussi passé par Differdange, mais aucun accord n’a été trouvé et le Racing a décidé de me garder. Alors je me suis installé chez Vincent Thalamot (NDLR : le bras droit de Daniel Masoni, le président du club) et j’y suis toujours. C’est incroyable, on dirait que je fais partie de la famille. Je suis loin de la mienne, mais je vois Vincent comme mon père et son épouse, Samia, comme ma mère. Vous pouvez parler de Samia Thalamot, s’il vous plaît? Parce que c’est elle qui me prépare de bons petits repas…

Elle a ressemblé à quoi, votre arrivée en plein hiver luxembourgeois?

À un choc. Je suis monté dans l’avion, il faisait pas loin de 40 °. Quand je suis arrivé, j’étais en t-shirt et il devait faire 7 °. Je n’avais jamais eu aussi froid de ma vie. J’avais peut-être dû voir une fois 12 ° au Sénégal, mais chez nous, en dessous de 15 °, on met les doudounes! À l’aéroport, mon agent s’est moqué de moi quand il m’a vu habillé comme je l’étais. Je lui ai dit qu’ici, j’allais mourir. Je ne sentais plus mes pieds.

Et vous n’avez pas explosé directement. On parle surtout de vous aujourd’hui, après plusieurs matches par des températures clémentes. Un lien de cause à effet? Et allez-vous rebaisser de pied avec la fin d’année?

Non non, ça y est, je suis habitué. L’important, c’est d’être bien dans sa tête. Après, on est professionnel, on doit s’habituer. Le climat, au début, m’a fatigué, mais c’est fini. Et puis envoyez un Luxembourgeois jouer au Sénégal pour voir!

Ça ressemble à quoi le foot sénégalais?

Plus tactique et plus physique qu’ici. Tellement tactique et physique que c’est très difficile d’y marquer. Moi, j’ai été meilleur buteur du championnat avec douze buts et c’était déjà beaucoup. Là-bas, les défenseurs ne te lâchent jamais.

L’arrivée de Julien Jahier au RFCU, cet été, cela vous a personnellement fait un bien fou non?

C’est très très bien, mais pas que pour moi. C’est surtout qu’il nous aide, nous, les petits. Il nous donne toujours des conseils.

Ça écoute encore les conseils, un footballeur de 25 ans?

Dans le vestiaire, tout le monde se moque de moi, parce que je suis toujours en train de répondre « d’accord » à tout ce qu’on me dit. Mais c’est comme ça dans la vie non? Il faut écouter les plus vieux pour avancer et pour grandir. Et moi, je veux grandir. Actuellement, marquer des buts ne m’intéresse pas. C’est progresser le plus vite possible qui m’intéresse.

Vous continuez à rêver de professionnalisme en Europe?

Bien sûr. N’importe où, mais en Europe. Mon idole, c’est Henri Camara, le joueur qui avait mis un doublé pour le Sénégal contre la Suède au Mondial-2002 (NDLR : 2-1, en 8e de finale). Quand on a commencé à parler de moi au Sénégal, que j’étais encore jeune, il était venu me rendre visite et m’avait donné des conseils. D’ailleurs, il a connu Fabien Matagne à Sedan (NDLR : au début du siècle).

Le meilleur moment de ce Mondial-2002, ce n’était pas la victoire inaugurale du Sénégal contre la France?

Oh si! Ce match a eu un effet incroyable. Il a poussé tous les jeunes Sénégalais à tenter leur chance hors du pays, à vouloir se montrer. Ça nous a débloqués. J’en ai encore la chair de poule.

Vous avez donc tout pour être heureux et réaliser une grande saison avec le Racing?

Oui. En plus, j’ai été très heureux d’apprendre, cet été, l’arrivée de Pape M’Boup. C’est fou : on se connaît depuis l’enfance. On a grandi dans le même quartier de Thiès, au Sénégal. C’est un peu comme mon cousin!

Une dernière question : les gens qui commencent à connaître votre nom grâce à vos buts (NDLR : 4 jusqu’à présent) ne savent toujours pas prononcer votre prénom. C’est Fine ou Finé?

C’est Fine. C’est un prénom très populaire au Sénégal. Mais moi, c’est El Hadji Fine Bop. Mon grand-père s’appelle El Hadji et il est de coutume de donner le prénom du grand-père chez moi. Ça veut dire « celui qui a fait le pélerinage de La Mecque ». Mon grand-père l’a fait. Moi pas encore. Mais je le ferai. Inch’Allah…

Julien Mollereau