Nous ne sommes pas dans une situation d’expansion incontrôlée des infections, estime le ministre Lex Delles. Il prône le sens des responsabilités de chacun plutôt qu’un durcissement de la loi Covid.
Pendant que le ministère du Tourisme met sous enveloppe ses quelque 730 000 bons d’une valeur de 50 euros à dépenser dans une structure d’hébergement, la crainte d’une deuxième vague fait dire au ministre de la Sécurité intérieure, François Bausch, sur les ondes de 100.7, que des restrictions pourraient intervenir concernant les fêtes privées.
La semaine dernière, c’est le ministre du Travail et de l’Emploi qui évoquait la possibilité de revoir la loi Covid et de la durcir si les recommandations n’étaient pas suivies sur le lieu de travail.
Il est évident que la meilleure façon de se protéger et d’empêcher le virus de se propager est de tout barricader. Cela a été fait, le confinement était nécessaire, mais personne n’a envie de le revivre, surtout pas ceux qui se sont retrouvés sans ressources ou dans l’isolement le plus total.
Alors qu’il s’occupe pour l’instant de mettre au point l’opération «bon d’hébergement» pour les résidents et les frontaliers de plus de 16 ans, Lex Delles, ministre des Classes moyennes et du Tourisme se rappelle à son bon vieux métier d’instituteur : «J’ai toujours eu quelque chose contre le fait de punir toute une classe parce qu’un élève avait fait une bêtise», déclare-t-il au Quotidien.
Plutôt tracer les personnes infectées et verbaliser les fauteurs de troubles jusqu’à ce que les gestes barrières deviennent la nouvelle normalité, le temps qu’il faudra. Les fêtes chez les particuliers et autres rassemblements massifs seront davantage contrôlés, mais dans la limite du possible. «Le Conseil d’État était très clair quand il a remis en question la proportionnalité entre une fête privée et le nombre d’infections», ajoute le ministre. Le Conseil d’État reconnaissait qu’il était difficile de restreindre le nombre de personnes accueillies à la maison jugeant la mesure liberticide.
Les fêtes cartonnent depuis le début du déconfinement et la police intervient quand elle le peut. Comme ce week-end pour fermer des cafés et restaurants restés ouverts après minuit et à l’intérieur desquels une possible contamination n’était pas la préoccupation première.
Des règles strictes
«Des gens ont été infectés, il faut savoir où, à quelle fête, sur quel chantier, dans quel restaurant ou dans quel café et pourquoi, mais il ne faut pas punir tout le monde», insiste Lex Delles qui défend l’idée d’une analyse sur les nouvelles infections parce qu’il ne connaît pas personnellement de cas d’ouvriers contaminés sur un chantier ou d’un client dans un restaurant.
«Le lockdown nous a été imposé au regard de ce qui se passait dans le Grand Est ou en Italie où les hôpitaux étaient débordés. Aujourd’hui, nous ne sommes pas dans une situation d’expansion incontrôlée», ajoute-t-il en rappelant que les secteurs partiellement confinés connaissent des règles strictes.
«Les personnels dans les cafés et restaurants mettent le masque et je sais que ce n’est pas agréable, mais il faut être responsable, c’est la seule façon de lutter contre la propagation du virus», déclare Lex Delles. Le ministère de la Santé implore les gens d’arrêter les fêtes à la maison dont certaines ont prouvé qu’elles pouvaient se transformer en nid d’infections.
Dans les établissements de restauration et de boisson, le label «safe to serve» doit pouvoir rassurer les gens. «Il faut que les gens se sachent en sécurité et surtout il ne faut pas mettre en péril la confiance qu’a bâtie le secteur de l’Horeca en redoublant d’efforts pendant cette pandémie», estime Lex Delles.
Et c’est la même chose pour l’artisanat, ajoute le ministre qui prie les gens d’avoir confiance dans les entreprises qui respectent les gestes barrières.
Geneviève Montaigu