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Xavier Bettel répond aux critiques


Le Premier ministre Xavier Bettel (à d.) a fait front pour défendre le bilan de son gouvernement. (photo Fabrizio Pizzolante)

Une déclaration sur l’état de la Nation n’est pas une suite de «scoops», selon Xavier Bettel. Mercredi, il a répondu en vingt minutes aux longs discours chargés de critiques. La réforme fiscale se fera dans le calme et dans le dialogue avec les partenaires sociaux, se défend-il. Il conseille au CSV de se faire discret quant à la rapidité d’exécution des décisions politiques.

À ceux comme les élus du CSV qui lui reprochent de ne pas avoir multiplié les annonces, le Premier ministre répond que la déclaration sur l’état de la Nation « n’est pas l’occasion de livrer des grands scoops». Ou du moins ce n’est plus le cas aujourd’hui. Il reste persuadé qu’un Jean-Claude Juncker aurait été ravi d’annoncer la réforme du congé parental. Mais lui, Xavier Bettel, c’est un autre style. Il laisse le soin à ses ministres de faire leur part de travail sans tirer la couverture à lui. « Je n’ai pas le monopole de la parole et des projets », insiste-t-il en fin de réplique.

Mercredi, le Premier ministre a repris sa place à la tribune pour répondre aux critiques très souvent redondantes de l’opposition, car si l’on peut reprocher à Xavier Bettel de s’être répété d’une année sur l’autre, c’est aussi le cas de ses adversaires.

« On devrait se réjouir que le pays aille mieux ! »

« Oui, j’ai déjà évoqué le chômage l’an passé… Mais il serait irresponsable de ne pas parler des premiers résultats résultant de la garantie jeunesse! », riposte-t-il. Et de la nouveauté il y en avait, au demeurant. Le projet de loi, relatif à l’accès des citoyens aux documents détenus par l’administration, en est une.

Un projet longtemps promis par le CSV qui avait fini par déposer un texte en février 2013, alors que Jean-Claude Juncker l’avait déjà évoqué en 2007 dans son discours sur l’état de la Nation. « Le CSV a eu besoin de six ou sept ans pour déposer un texte qui aurait dû figurer, selon la logique de l’opposition, dans le discours sur l’état de la Nation de 2012, voire même dans les discours précédents de 2011, 2010, etc. »

Concernant la bonne santé annoncée des finances publiques et les critiques qui ont suivi, Xavier Bettel se défend également : «On devrait se réjouir que le pays aille mieux! » Politique du logement? « Messieurs Wiseler et Schank avaient toutes les cartes en main lorsqu’ils dirigeaient le « superministère » du Développement durable et des Infrastructures.

«Besoin de calme»

Leur projet pour le quartier du Kirchberg était prévu selon la répartition suivante  : 50  % au promoteur immobilier, 50  % à la Société nationale des habitations à bon marché (SNHBM). Tandis que notre projet suit une répartition de 30  % au promoteur et 70  % pour la SNHBM .»

Il profite aussi de l’occasion pour réitérer toute sa confiance à sa ministre Maggy Nagel et à son secrétaire d’État au Logement, Marc Hansen. Il fustige la vision du CSV, notamment en matière de politique familiale, une vision « irréaliste et dépassée des années 70». « Vous devez évoluer au sein de votre parti », balance-t-il aux chrétiens-sociaux.

Le Premier ministre se dit fier de la bonne santé de la place financière tout comme il l’est de l’action que mène son gouvernement en faveur des classes moyennes. La réforme fiscale leur sera d’ailleurs plus avantageuse car il s’agit de gommer le fardeau fiscal qu’elles doivent supporter. « Nous avons besoin de calme pour élaborer cette réforme avec l’ensemble des partenaires sociaux », se défend-il.

Quant au référendum, Xavier Bettel se permet de rappeler que si c’est une affaire parlementaire, rien n’empêche les partis d’avoir un avis sur la question et de l’émettre.

Geneviève Montaigu