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Xavier Bettel appelle la population à être « fière »


Le Premier ministre a délivré son traditionnel message à la population du Grand-Duché. (illustration François Aussems)

Dans son traditionnel message délivré à la population du Grand-Duché, le Premier ministre, Xavier Bettel, a appelé les Luxembourgeois à être « fiers » de leur pays et assuré les non-Luxembourgeois qu’ils sont « les bienvenus » sur le territoire.

Dans ce cadre, Xavier Bettel, a notamment énuméré les nombreuses raisons qui doivent inciter les nationaux à se sentir « fiers » : la paix sociale, une bonne situation économique ou encore les rôles politique et diplomatique joués par le Luxembourg aux niveaux européen et international. « Beaucoup de nos voisins et de nos partenaires regardent le Luxembourg avec une jalousie certaine, se demandant comment nous parvenons toujours à être à la pointe dans les différents classements (internationaux) dans les domaines de la qualité de vie, de notre économie, de nos connaissances linguistiques ou de notre sécurité (publique) », s’est réjoui le Premier ministre.

Le chef de gouvernement y est également allé d’un clin d’œil aux performances des sportifs luxembourgeois, à la reconnaissance étrangère des artistes nationaux, au succès des chefs d’entreprises installés à l’étranger et à la reconnaissance des scientifiques et chercheurs luxembourgeois. « Des Luxembourgeois ont dominé le Tour de France au cours des dernières années et ce fut encore le cas cette année au Giro d’Italia », s’est félicité le Premier ministre, en faisant allusion aux frères Schleck et à Bob Jungels, notamment.

Le premier Oscar pour un film luxembourgeois, à savoir Mr Hublot de Laurent Witz et d’Alexandre Espigares, a également été salué, de même que le Prix Nobel du scientifique Jules A. Hoffmann et que le récent Grammy d’Angélique Kidjo. « Nous nous sommes faits un nom en tant que nation qui ose et qui se dirige vers de nouveaux horizons, que ce soit dans l’économie numérique ou dans l’exploitation de l’espace », s’est encore félicité Xavier Bettel. Ce dernier a poursuivi en saluant le fait qu’ArcelorMittal, « le plus grand groupe sidérurgique mondial », ait son siège à Luxembourg, et que la place financière luxembourgeoise soit « la plus performante de la zone Euro ».

« Nous sommes et restons une force motrice, lorsqu’il s’agit de maintenir une Union européenne unie et de surmonter les crises », a-t-il ajouté. Avant pour lui, d’honorer certaines personnalités nationales exerçant, ou ayant exercé, de hautes fonctions au sein d’institutions de renommée, à savoir Jean-Claude Juncker qui préside la Commission européenne, Anne brasseur qui a présidé l’Assemblée parlementaire au Conseil de l’Europe, ou encore Dean Spielmann, ancien président de la Cour européenne des droits de l’homme du Conseil de l’Europe à Strasbourg. Bref, les Luxembourgeois ont toutes les raisons de se sentir « fiers » de leur pays, de leur peuple et de leur histoire, selon le Premier ministre.

Il n’oublie pas les défavorisés…

Digne, le chef de gouvernement n’a pas occulté la face obscure du Grand-Duché, à savoir  » la pauvreté, la misère, l’invalidité, la solitude et l’absence de perspectives pour certains ». « Ce sont aussi des réalités auxquelles le gouvernement est confronté chaque jour (…) Beaucoup de nos concitoyens ne voient pas le soleil et un ciel bleu, mais une montagne sombre », a-t-il déploré. « Trouver des solutions à ces problèmes constitue le devoir du gouvernement, mais aussi celui de la société. Nous avons besoin de davantage de solidarité dans notre pays», a encore appelé Xavier Bettel, qui a souligné que l’État-providence et que le système de sécurité sociale ne suffisaient pas.

Dans ce sens, le Premier ministre a insisté sur l’importance du vivre-ensemble, dans un monde toujours plus sous pression et qui défile à vitesse grand V. « Cela ne coûte pas grand-chose de s’engager et de prendre des nouvelles du couple âgé qui vit à côté de chez soi ou de proposer de l’aide à la dame qui habite en face de chez soi », a également imagé le Premier ministre. Puis le chef du gouvernement de jouer sur la fibre patriotique : « À la veille de la Fête nationale, nous sommes côte à côte, en tant que concitoyens, en tant que nation et en tant que société. Le sentiment d’appartenance ne doit cependant pas valoir uniquement un jour dans l’année, mais nous accompagner durant toutes l’année. Ce sentiment d’appartenance ne doit également pas être défini uniquement en fonction d’une langue commune ou d’une même nationalité. La pauvreté, la maladie et la misère nous fédèrent tous autant que la richesse, la santé et la joie».

… ni les non-Luxembourgeois

Enfin, le Premier ministre a eu une pensée pour les non-Luxembourgeois à qui il s’est adressé en français, en fin de discours. Il a évoqué «un jour dans le calendrier qui suscite la réflexion sur nous-mêmes, sur notre situation, sur notre passé et sur notre futur », avant de mettre en avant le fait qu’au Luxembourg «depuis toujours, nous avons connu et nous avons reconnu les avantages d’un pays ouvert et d’une société multilingue et multiculturelle ».

Le Premier ministre a, enfin, conclu en ces termes, à l’intention des non-nationaux : « Soyez sûrs que vous êtes les bienvenus ».

Claude Damiani