Vœux aux députés : pas de démagogie bon marché sous les ors

Traditionnel pot de nouvel an à la Chambre des députés avec un Mars Di Bartolomeo qui appelle à faire attention au choix des mots et à bien expliquer aux citoyens que, finalement, rien n’est simple.

Les dossiers évacués, ceux à venir, les élections qui se préparent, la responsabilité des députés sont autant de thèmes soulevés par le président de la Chambre des députés.

Il y a eu des séances prolongées, des débats animés, des mots assumés et beaucoup de projets de loi votés en cette année 2016. Une année marquée par des attentats en Europe comme dans le reste du monde, par les catastrophes humanitaires et par la montée des droites extrêmes. « Il serait trop facile d’oublier cette année 2016 », a déclaré le président de la Chambre, Mars Di Bartolomeo, dans un bref rappel de la dramatique actualité internationale qui démontre aussi, selon lui, qu’il n’y a pas « de solutions faciles à des problèmes complexes ».

La Chambre des députés doit plus que jamais être une institution « forte », comme le souligne le secrétaire général, Claude Frieseisen, qui salue par ailleurs les qualités de « rassembleur » du président Mars Di Bartolomeo, qu’il a observées dans de nombreux dossiers nationaux et surtout européens.

La réception de lundi matin n’était pas destinée à s’autocongratuler, même si tant le secrétaire que le président reconnaissent la valeur des équipes qui ont abattu un énorme travail lors de l’année écoulée. Au Parlement, il y a surtout des députés et c’est aussi à eux que s’est adressé le président. Car ce sont ces élus qui doivent en premier lieu éviter les réponses simples et prendre le temps d’expliquer. « Nous devons faire preuve de conviction, de patience et d’engagement pour défendre les valeurs de notre démocratie et de l’État de droit », exprime-t-il.

Le président invite les députés à veiller « au langage et aux mots » dont ils font usage en rappelant que les citoyens attendent « des arguments » et pas « de la démagogie bon marché ». En cette année électorale, la remarque de Mars Di Bartolomeo sent le rappel.

Aux communales d’octobre prochain vont succéder, en 2018, les européennes puis les législatives, et la bataille s’annonce âpre.

Alors que Mars Di Bartolomeo énonce la liste des projets à venir en cette année 2017, certains députés de l’opposition, sous les ors du Parlement, chuchotent que l’on va évacuer les dossiers en cours, puis que les élections feront leur œuvre de paralysie. C’est peut-être mal connaître le gouvernement, qui n’a pas vraiment annoncé de pause dans le rythme des réformes.

Celles à venir ont déjà de quoi promettre de longues discussions  : nationalité, loi hospitalière, assurance dépendance, réforme du RMG, réforme des services de secours, réforme du divorce pour ne citer que quelques exemples. Il est vrai que ces textes sont déjà dans les tuyaux.

Participation citoyenne, toujours

La participation citoyenne, que les députés avaient appelée de leurs vœux, fonctionne plutôt bien. « Je ne peux pas ne pas vous parler des pétitions publiques », déclare Mars Di Bartolomeo. Elles connaissent un succès qui dépasse toutes les prévisions. Des prochains débats sont annoncés, qui permettent de prendre le pouls de la population sur un thème donné. Le prochain sera animé autour de l’usage des langues au Luxembourg.

Les hearings vont se poursuivre également et celui qui s’est déroulé sur les propositions citoyennes en vue d’une nouvelle Constitution a porté ses fruits. « Quelques-unes des propositions sont à l’étude », affirme le président. Quant à la commission des Institutions et de la Réforme constitutionnelle, « elle poursuit son travail en toute sérénité », conclut-il.

Geneviève Montaigu