Le Laboratoire national de santé (LNS) n’a pas encore détecté la souche plus contagieuse au Grand-Duché. Une «faible circulation» du variant n’est cependant pas à exclure.
L’alerte a été donnée à la mi-décembre. Un variant du SARS-CoV-2, nommé B1.1.7, a été détecté au Royaume-Uni. Dans la foulée, bon nombre de pays européens, dont le Luxembourg, ont momentanément coupé les ponts avec l’île britannique. Selon les premières études scientifiques, la nouvelle souche du Covid-19 est de 50 à 74 % plus contagieuse que ses prédécesseurs, faisant craindre plus d’hospitalisations et de morts en 2021 qu’en 2020. En date du 26 décembre, plus de 3 000 résidents britanniques avaient contracté ce variant du virus. Sur le continent européen, des cas sporadiques ont notamment été confirmés en Belgique, France, Allemagne, aux Pays-Bas, au Portugal et en Espagne.
Le département de microbiologie du Laboratoire national de santé (LNS) n’a pas tardé à séquencer les échantillons positifs au coronavirus pour savoir si le variant britannique était déjà arrivé au Luxembourg. Conclusion : pour l’instant, la souche plus contagieuse du Covid-19 reste en dehors du Grand-Duché. Les dernières analyses datent toutefois d’échantillons positifs collectés jusqu’au 18 décembre. L’identification la plus précoce du variant date du 20 septembre.
Il est à noter que le taux de séquençage des échantillons Covid+ au Luxembourg est proche de celui du Royaume-Uni (environ 10 %). Dans ce contexte, les experts du LNS disent ne pas pouvoir exclure une «faible circulation du variant» au Grand-Duché. «Nous séquençons actuellement d’autres échantillons des semaines 50 et 51 pour étudier l’apparition du variant au Luxembourg», précise un bulletin du LNS. Les prochains résultats doivent être publiés dans le prochain rapport hebdomadaire du département de microbiologie, attendu pour le lundi 4 janvier.
Trois souches circulent au Grand-Duché
Un fait peu thématisé dans le grand public est que le SARS-CoV-2 a déjà connu bon nombre de mutations, qui circulent aussi au Luxembourg. Le département de microbiologie du LNS a séquencé 3 027 échantillons positifs au coronavirus depuis le 29 février, dont 2 285 qui ont été ajoutés au pool de séquençage depuis le 1er octobre. Depuis le début de la pandémie, trois souches ont ainsi été identifiées parmi les personnes ayant contracté le Covid-19.
Le «lignage néerlandais» (B.1.78), remplacé par un «lignage belgo-néerlandaise» (B.1.221), a été détecté dans 22 % des échantillons analysés au LNS.
La deuxième souche majeure (32 %) est le lignage B.1.160 issu d’un cluster multi-pays qui comprend la Belgique, la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni. Le principal lignage circulant au Luxembourg a fait son apparition au début de l’été en Espagne (B.1.177). La souche a été identifiée sur 38% des échantillons séquencés par les experts du LNS. Un lien avec les vacances d’été et les nombreux voyages touristiques semble très probable. Dès le mois de septembre, elle s’est répandue dans plusieurs pays européens, avec une présence variant entre 40 et 70% en Suisse, en Irlande et au Royaume-Uni. La souche s’est également répandue en France et aux Pays-Bas.
Le LNS continuer de surveiller de près la propagation du coronavirus au Luxembourg, aussi pour identifier d’éventuelles nouvelles mutations. «Les cas positifs ayant un lien épidémiologique avec le nouveau variant ou des antécédents de voyage au Royaume-Uni seront analysés immédiatement pour évaluer la virulence et les réseaux de transmission au Luxembourg», conclut le bulletin du département de microbiologie.
David Marques