La situation est stable, mais pour combien de temps encore ? La ministre de la Santé l’ignore car la grande inconnue reste les retours de vacances. Tester massivement et de manière ciblée. Stratégie.
Pas d’annonce hormis l’aménagement d’un centre de consultation Covid au Kirchberg, mais un rappel de la gestion de la pandémie depuis son apparition jusqu’à aujourd’hui. La ministre de la Santé, Paulette Lenert, a fait le bilan de l’été vendredi et tout le monde a compris que les mesures sanitaires actuellement en vigueur vont perdurer pour devenir la nouvelle normalité. Le gouvernement n’abandonne pas pour autant sa stratégie de dépistage massif de la population, seule arme pour contrôler l’épidémie et tenter de la contenir avec une politique d’isolement et de quarantaine qui semble porter ses fruits.
La ministre est bien consciente qu’elle ne peut évaluer le nombre de personnes touchées par le virus sans ces mesures sanitaires. Mais Paulette Lenert sait en revanche que la stratégie est payante. Le Luxembourg est le pays qui teste le plus au monde et dont le taux de mortalité est au plus bas. Après la recrudescence de juillet, la situation se stabilise et tend même à baisser, mais il faut désormais compter avec la vague des retours de vacances et la rentrée scolaire. Depuis la semaine du 20 juillet, on enregistre moins de 50 cas sur 100 000 habitants (47,44) pour la période du 3 au 9 août.
Plus tôt dans la matinée, Paulette Lenert accompagnait Claude Meisch lors d’un premier point presse destiné à présenter une étude sur la pandémie en milieu scolaire, elle avait annoncé qu’élèves et enseignants seraient testés sur invitation du Luxembourg Institute of Health (LIH).
Plusieurs publics sont ciblés pour la poursuite des tests qui ne connaissent pas de pause estivale même si la première campagne de dépistage massif s’est achevée officiellement le 27 juillet. Pour la deuxième phase, il n’y a qu’un seul laboratoire qui a répondu à l’appel d’offres européen jusqu’à présent, selon Paulette Lenert. La deuxième phase débutera en septembre pour se prolonger jusqu’au premier trimestre 2021.
La transition entre les deux phases est assurée par l’extension de la première. En attendant une nouvelle campagne, les stations restent en place et les dépistages plus ciblés se mettent en place.
Le «spécial été»
Pour les ménages, ils seront invités pour le large scale testing selon un schéma de maillage bien défini en fonction de la localisation des infections. Le dépistage «sectoriel» se fera sur invitation pour les publics plus exposés comme le personnel de santé et de soins et le personnel Horeca. Le spécial «Voyageurs» disponible sur myguichet.lu s’adresse aux personnes qui doivent ou souhaitent se déplacer dans un pays les obligeant à se prémunir d’un test négatif.
Les personnes rentrant de voyage en avion pourront toujours profiter d’une offre de test gratuite à leur arrivée à l’aéroport du Luxembourg. Ceux rentrant par un autre moyen de transport pourront, à partir d’aujourd’hui, prendre rendez-vous pour un test gratuit via myguichet.lu, tandis que le spécial «Congé collectif» se fera en collaboration avec les représentants du patronat.
Personne n’est obligé de se faire tester mais les campagnes fonctionnent plutôt bien au Luxembourg, ce qui réjouit la ministre Paulette Lenert. Le dépistage, ce n’est pas tout. Il ne représente qu’une des mesures de base décidées par le gouvernement et qui s’ajoute à l’information, la prévention, l’accompagnement, et la prise en charge des patients Covid.
Les hôpitaux sont préparés pour la prise en charge médicale des patients Covid en soins normaux et en soins intensifs. Tout est fait également pour éviter une déprogrammation de l’activité médico-chirurgicale qui doit se poursuivre au plus proche de l’ordinaire.
Enfin, un premier centre de consultation Covid (CCC) est en cours d’aménagement au Kirchberg, dans les locaux de l’ancienne Bibliothèque nationale. En cas de besoin, ce centre sera activable à compter dès cette semaine. Il s’agit d’un centre permettant de recevoir des patients présentant des signes suspects d’infection par le Covid-19.
Un centre similaire sera aménagé à Esch-sur-Alzette cet hiver, a annoncé Paulette Lenert. Les centres de soins avancés sont toujours prêts à être réactivés, mais la ministre estime que l’infrastructure existante devrait suffire.
Geneviève Montaigu