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Viabilité de l’UE : les résidents luxembourgeois affichent leur optimisme


(Illustration : AFP)

Le dernier Eurobaromètre dévoile que les résidents ont, fin 2016, globalement affiché leur optimisme quand on les a interrogés sur leur condition personnelle et sur l’UE.

Réalisée pour la Représentation de la Commission européenne au Luxembourg, l’étude est censée traduire la confiance des résidents vis-à-vis de leur situation personnelle, au niveau national, et leur relatif optimisme quant à la viabilité de l’Union européenne, 60 ans après la signature du Traité de Rome instituant la CEE. Ce sondage, qui a été réalisé à l’automne 2016, pourrait toutefois paraître obsolète aujourd’hui.

Divisé en deux volets distincts, ce 86e Eurobaromètre «spécial Luxembourg» s’est attaché à sonder un échantillon de 502 résidents sur leur perception de leur situation personnelle au niveau national, d’une part, et sur leur vision de l’Union européenne, d’autre part. Les résultats obtenus dévoilent, quant à eux, que «le pays reste optimiste», selon l’interprétation faite par la Représentation de la Commission européenne au Luxembourg. Dans ce sens, le choix du verbe «rester» n’est certainement pas anodin.

Comprendre, en effet, que les croyances et convictions profondes de la majorité des résidents de ce pays fondateur de l’UE qu’est le Luxembourg auraient pu sombrer face aux mesures d’économies menées aussi bien chez eux qu’à Bruxelles : les mesures du «paquet d’avenir» du gouvernement Bettel et la doctrine néolibérale de la Commission Juncker n’ont, en effet, pas «enchanté» tous les résidents du Grand-Duché.

Un Eurobaromètre caduc ?

Sans parler de la montée continue des extrémismes dans l’UE, du Brexit, de la cacophonie qui règne entre les États membres, notamment concernant la crise migratoire et la lutte contre le terrorisme. Bref, la majorité des résidents restaient debout et se disaient optimistes au sujet de leur condition personnelle, du moins à la fin 2016.

Car l’Eurobaromètre a été réalisé à l’automne dernier : soit sans la prise en compte des paramètres nationaux «réforme fiscale» et «indexation des salaires», ni des paramètres européens et internationaux «attentat de Berlin», «Donald Trump», «présidentielle française» ou encore «pessimisme ouvertement affiché de Jean-Claude Juncker quant à la survie de l’UE dans sa forme actuelle» et «livre blanc» du même Juncker. Autant dire que le sondage n’est donc plus forcément d’actualité. Dans ce contexte, où le moral de l’opinion publique était déjà relativement en berne, les résultats du sondage, qui s’avéraient, hier, être des indicateurs plutôt encourageants, pourraient bien, aujourd’hui, ne plus l’être.

Quoi qu’il en soit, en 2016, les sondés jugeaient, à 90 %, que l’économie nationale était bonne et à 76 % que leur situation professionnelle était positive. De plus, le niveau de satisfaction était également élevé concernant la situation financière des ménages luxembourgeois, avec 87 % qui jugeaient leur situation satisfaisante. Par ailleurs, si les résidents luxembourgeois se montraient, à 65 %, confiants dans l’avenir de l’UE, ils n’étaient que 50 % à avoir la même opinion dans l’ensemble de l’UE. En outre, le sondage a révélé que l’évocation du 60e anniversaire du Traité de Rome rappelait, avant tout, dans le chef des résidents, la notion d’«espoir».

Du positif, donc, mais pas seulement…

Face à ce relatif optimisme affiché à la fin de l’année 2016, la satisfaction des résidents est, toutefois, apparue écornée sur plusieurs questions. Au niveau purement national, ils étaient 54 % à estimer que la situation économique ne changerait pas, et concernant l’emploi, deux tiers des sondés émettaient un avis pessimiste. Ceci dit, la problématique de l’accès au logement constituait la principale préoccupation des résidents. Au sujet de l’UE, si la majorité des résidents avaient foi dans leur avenir, ils étaient à peine 47 % à en avoir une image positive, à l’automne dernier. Enfin, le sondage a montré que les attentats perpétrés dans l’UE avaient «entamé l’opinion» des Européens : ainsi, près d’un résident sur quatre estimait que «les choses vont dans la mauvaise direction (56 % dans l’ensemble de l’UE)» et ce, bien que 61 % fussent d’un avis contraire (voir graphique). Et ce matin même, qu’en penseraient-ils?

Claude Damiani