L’évolution de la société accordant une plus grande place aux femmes dans tous les secteurs va-t-elle se retrouver de manière concrète et officielle dans la langue luxembourgeoise ? C’est une des questions posées par la députée Francine Closener à la ministre l’Égalité entre les femmes et les hommes, Taina Bofferding.
Il y a quelques jours, le dictionnaire Le Robert défrayait la chronique en faisant entrer le pronom inclusif « iel » (employé pour évoquer une personne quel que soit son genre) dans ses pages. On connaît le goût de nos voisins français pour se déchirer dès qu’il s’agit de modifier un point de grammaire. Pourtant, difficile de nier que la fameuse règle du « masculin l’emporte sur le féminin » continue à instiller l’idée d’une domination masculine ou du moins d’une inégalité dans toutes les têtes.
En Allemagne aussi, la question d’une écriture plus respectueuse du genre féminin se pose. Francine Closener rapporte, dans une question parlementaire, qu’il est « préconisé d’utiliser soit des formes neutres, soit de nommer explicitement les formes masculines et féminines dans les documents administratifs » allemands. Quid du Luxembourg et de ses trois langues administratives ?
Taina Bofferding explique, dans sa réponse, qu’un « groupe de travail informel incluant des représentants et représentantes de la société civile » s’est emparé de ces questions avec le ministère de l’Éducation nationale et le Zenter fir d’Lëtzebuerger Sprooch (ZLS). Leur objectif est de préconiser dans les divers supports de communication du pays des « lignes directrices » pour s’adresser à la fois aux femmes et les hommes, préconisations ensuite détaillées dans un guide qui sera diffusé « à la plus large échelle possible », début 2022.
Pour la ministre, il faut une « approche volontariste » pour « rééquilibrer le poids des termes féminins et masculins », sous peine d’exclure la moitié de la population. Et elle n’est pas la seule à le dire. Le Parlement européen, déjà en 2018, le constatait : « L’usage d’un langage inclusif et équitable du point de vue du genre contribue également à réduire les stéréotypes liés au genre, à promouvoir un changement dans la société et à parvenir à l’égalité des sexes. »
LQ
Des travaux, toujours en cours, émergent déjà quatre recommandations :
1. Favoriser l’utilisation de termes génériques/unisexes et de singuliers collectifs (par exemple les êtres humains, les bénéficiaires, les membres, le corps enseignant, la direction, le personnel…)
2. Promouvoir la féminisation des noms de métiers, professions, titres et fonctions (comme la maçonne, la juge, la directrice, la conseillère…)
3. Utiliser la double désignation pour le cas où un terme unisexe/générique ne soit pas possible (comme les citoyens et les citoyennes, le doyen et la doyenne…)
4. Proposer un signe de ponctuation pour le cas où les points 1 à 3 ne donnent pas satisfaction tout en veillant à l’objectif de maintenir les textes écrits clairs et lisibles.
Encore une sottise venant de la mouvance imbécile « woke ».