Le ministre de la Coopération, Franz Fayot, a effectué de mardi à jeudi une visite de travail en Afrique de l’Ouest. Des pourparlers ont été engagés pour étendre l’aide au développement au Bénin.
L’Afrique de l’Ouest reste une cible prioritaire de la politique de coopération menée par le Luxembourg. Le Mali, le Niger et le Burkina Faso font déjà partie des États qui bénéficient de l’aide financière et humanitaire du Grand-Duché. Le Bénin pourrait désormais venir s’ajouter aux pays cibles dans cette région.
Il est toutefois à préciser que les ponts sont actuellement coupés avec le Mali et le Burkina Faso. Le coup d’État survenu au Burkina Faso a ainsi provoqué le report de la signature d’un nouveau programme de coopération (PIC) qui devait avoir lieu le 8 février.
Avec le Mali, le programme a expiré en 2019 et n’est pas encore renouvelé à la suite du coup d’État de 2020 et de la prise du pouvoir par la junte militaire. «La situation est particulièrement compliquée. Nous n’avons plus de PIC, mais nous avons une stratégie de transition qui devrait offrir aux jeunes une perspective. C’est un facteur important dans la lutte contre la propagation du terrorisme. Avec nos partenaires internationaux, nous encourageons le gouvernement de transition du Mali à respecter les délais pour organiser des élections libres et équitables», avait souligné le ministre Franz Fayot le 17 novembre dernier lors de sa déclaration devant la Chambre sur la politique de coopération luxembourgeoise.
La semaine écoulée, une visite de travail a mené le ministre en charge de la Coopération et de l’Action humanitaire au Niger et au Bénin, deux pays voisins du Mali et du Burkina Faso. Les communiqués officiels n’indiquent pas si la situation tendue dans la région a été évoquée lors de la multitude d’entrevues menées sur place.
Au Bénin, le ministre Fayot a échangé avec cinq ministres locaux afin d’explorer les opportunités d’instauration de relations de coopération au développement.
Les domaines suivants ont fait l’objet des pourparlers : affaires sociales, microfinance, économie numérique, digitalisation, gouvernance locale, développement durable, enseignement et formation professionnelle. Lors de cette même entrevue a été présenté le second plan d’action du gouvernement béninois, ayant pour objectif d’accélérer le développement social.
Une lettre d’entente, soulignant la volonté mutuelle de tisser des liens plus étroits entre le Bénin et le Luxembourg, a été signée avec le ministre des Affaires étrangères du Bénin, Aurélien Agbénonci.
En marge de la visite, le ministre a par ailleurs rencontré la représentante de l’Union européenne, ainsi que le Coordonnateur résident de l’ONU au Bénin.
Une aide record pour le Niger
Au Niger, l’objectif de la visite était la mise en œuvre du 4e programme de coopération, couvrant la période 2022-2026. Le document avait été signé en mai 2021 lors de la visite de Mohamed Bazoum, président du Niger, au Luxembourg.
Ce nouvel accord de coopération est doté d’une enveloppe de 145 millions d’euros, dont 100 millions seront consacrés à des programmes hydrauliques et d’assainissement. «C’est l’enveloppe la plus élevée octroyée jusqu’à présent à l’un des pays partenaires», avait alors souligné Franz Fayot.
Les deux hommes politiques se sont retrouvés en milieu de semaine dernière à Niamey, la capitale du Niger. Franz Fayot «a tenu à féliciter la présidence du Niger pour l’excellente mise en œuvre du précédent PIC et a souligné les liens d’amitié qui lient le Niger et le Luxembourg depuis plus de 30 ans», précise le communiqué officiel.
En amont de cette rencontre, Franz Fayot s’est entretenu avec son homologue Hassoumi Massoudou et le ministre des Finances, Ahmat Jidoud. À cette occasion a été signé le «Projet d’appui au développement de la finance inclusive et durable au Niger», doté de 15 millions d’euros.
«Il s’agit du plus important programme dans le domaine de la finance inclusive dans un pays partenaire (…), avec une enveloppe budgétaire de 15 millions d’euros. La finance inclusive est considérée comme un des principaux leviers de développement socio-économique et de réduction de pauvreté», détaille le ministère. La mise en œuvre se fera par ADA Microfinance et l’agence Lux-Development.
Lutte contre la pauvreté
Le Luxembourg est un des rares pays au monde à investir 1 % de son revenu national brut dans la politique à l’aide au développement. Le 17 novembre dernier, le ministre Franz Fayot a annoncé, devant la Chambre, que l’enveloppe budgétaire pour cette année 2022 pourrait atteindre un montant record de 476 millions d’euros.
L’éradication de la pauvreté est l’objectif premier de la politique d’aide au développement. Le Grand-Duché coopère étroitement avec sept pays-cibles : Burkina Faso, Cap-Vert, Laos, Mali, Nicaragua, Sénégal et Niger.
Les projets réalisés concernent l’accès à l’eau, l’éducation, la formation professionnelle, la santé, le développement local et la microfinance.