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Vers un « kalachgate » européen


En 2010, un rapport de l'ONU estimait que le trafic illégal d'armes génère un chiffre d'affaires de 52 milliards de dollars par an dans le monde. (Illustration : AFP)

Neuf médias européens regroupés autour de l’European Investigative Collaborations (EIC) dénoncent la responsabilité des dirigeants politiques européens car ils ont laissé le trafic international des armes de guerre prospérer au nom de « la libre circulation des marchandises ».

L’enquête diffusée depuis vendredi par neuf médias européens sur les armes du terrorisme confirment les informations publiées ces deux dernières semaines par Le Quotidien sur le trafic international d’armes de guerre. Un commerce clandestin dans lequel le Luxembourg joue un rôle notable en Europe, tant par sa position géographique que par les lacunes de sa législation.

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Neuf médias européens, dont font entre-autres partie Der Spiegel en Allemagne, Le Soir en Belgique et Mediapart en France, ont exploré quatre axes du trafic d’armes : le parcours des armes des terroristes ayant frappé Paris en 2015 ; leur provenance (Balkans et Slovaquie) ; la facilité avec laquelle des armes dites neutralisées sont remises en état de marche ; la faillite des législations nationales et européennes en la matière.

En 2010, un rapport de l’ONU estimait que le trafic illégal d’armes génère un chiffre d’affaires de 52 milliards de dollars par an dans le monde. En Europe, il prospère notamment sur l’ambiguïté des législations nationales et sur l’incapacité des instances européennes à imposer une régulation commune et coercitive pour juguler ce commerce, dont les filières irriguent indifféremment les milieux des collectionneurs, des délinquants et désormais des terroristes.

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Le manque d’harmonisation des législations européennes est un frein crucial à la lutte contre le trafic d’armes de guerre, soulignent depuis dix ans policiers, magistrats et experts luttant contre ce fléau. Depuis 2010, les règlements de compte mortels entre truands se  multiplient par centaines en Europe et depuis janvier 2015, des terrorises islamistes fauchent des vies avec ces mêmes armes. L’approche de la Commission européenne et des vingt-huit pays de l’UE n’a pas changé, si ce n’est à la marge. Des dirigeants politique comme le président de l’exécutif européen, Jean-Claude Juncker, ont beau lancer de virils avertissements au crime organisé, le business prime sur la sécurité et les vies humaines.

 

Cliquez sur le nom des médias ci-dessous pour découvrir les différentes enquêtes réalisées sur le trafic d’armes :

Mediapart (France) ; Spiegel (Allemagne) ; Der Falter (Autriche) ;

L’Espresso (Italie) ; Mundo (Espagne) ; Newsweek (Serbie) ;

The Black Sea (Roumanie) ; Politiken (Danemark)

Fabien Grasser

Retrouvez l’intégralité de cet article dans Le Quotidien papier de ce lundi