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«Veillons au ciment de notre société», appelle le Grand-Duc


"Divers dangers nous guettent, dont en premier celui d'une société cloisonnée, où les diverses communautés se côtoient sans se fréquenter ni s'enrichir mutuellement", a prévenu le Grand-Duc Henri, ce mardi matin. (photo Tania Feller)

À l’occasion de la cérémonie civile de la fête nationale, ce mardi matin à la Philharmonie, le Grand-Duc Henri a appelé Luxembourgeois et non-Luxembourgeois à «travailler encore et toujours à notre cohésion et à notre unité nationale».

L’an passé, la cérémonie civile au Grand Théâtre constituait la grande nouveauté de la fête nationale. Pour la deuxième édition de cet acte, rendez-vous était donné ce mardi à 10h à la Philharmonie dans le grand auditorium, en présence de la famille grand-ducale, des membres du gouvernement, des députés et des représentants du collège échevinal de la Ville de Luxembourg, du Conseil d’État, de la magistrature et du corps diplomatique.

Au total, la cérémonie a réuni plus de 1 100 invités. Rythmés notamment par la musique de l’Orchestre philharmonique du Luxembourg, les discours du Premier ministre, Xavier Bettel, du président de la Chambre des députés, Mars Di Bartolomeo, et du Grand-Duc Henri ainsi que par la remise de décorations honorifiques, la cérémonie civile a duré une bonne heure.

La cérémonie civile de la Fête nationale s'est déroulée devant un parterre de plus de 1100 invités, à la Philharmonie. (photo Tania Feller)

La cérémonie civile de la Fête nationale s’est déroulée devant un parterre de plus de 1100 invités, à la Philharmonie. (photo Tania Feller)

Sur la scène ornée de rhododendrons aux couleurs du drapeau national et des drapeaux luxembourgeois et européen, le Premier ministre a appelé à plus de cohésion dans la société : «Les cordes qui nous unissent doivent être serrées, car seulement si nous tenons ensemble, nous aurons un avenir ensemble.»

Le président de la Chambre des députés, Mars Di Bartolomeo, est également revenu sur le résultat du référendum en mettant en avant l’importance de la langue luxembourgeoise : «Notre langue est une chance pour nous unir et non pour nous diviser.» Il appelle à faire du luxembourgeois un pont («facteur d’unité») dans la diversité, sans que pour autant soient oubliées les autres langues qui constituent une clé vers l’extérieur.

« L’entre-soi est un doux poison qui s’insinue lentement mais sûrement »

Le Grand-Duc Henri est le seul à être revenu dans son discours sur les 200 ans de création du Grand-Duché (suite des longues négociations du Congrès de Vienne en 1815), avant de relater dans ses grandes lignes le cheminement original qu’a suivi le Grand-Duché depuis cette date. Il a profité de cette occasion pour rappeler les circonstances de la naissance de la devise nationale «Mir wëlle bleiwe wat mir sinn» (Nous voulons rester ce que nous sommes). « »Nous sommes restés ce que nous sommes » en acceptant d’évoluer sans cesse et en surmontant dans la solidarité les épreuves infligées par l’histoire», a ainsi résumé le chef de l’État.

Le résultat du référendum n’a pas non plus été absent de son discours. Le Grand-Duc appelle «à travailler ensemble pour fortifier notre communauté de destin et définir notre projet pour l’avenir. Le « vivre-ensemble » des Luxembourgeois et des non-Luxembourgeois qui ne sont pas loin de s’équilibrer n’est pas une donnée, mais le résultat d’un effort de tous. Chacun y a sa part, au quotidien comme sur le long terme. Rien n’est automatique, tout est le fruit d’une volonté en la matière et de choix qu’il faut assumer en toute conscience. Divers dangers nous guettent, dont en premier celui d’une société cloisonnée, où les diverses communautés se côtoient sans se fréquenter ni s’enrichir mutuellement. « L’entre-soi » est un doux poison qui s’insinue lentement mais sûrement.»

Avant de conclure : «En ce jour de fête nationale, qui est le jour qui nous unit tous, faisons la promesse de travailler encore et toujours à notre cohésion et à notre unité nationale. Veillons à ce ciment de notre société diverse et ouverte. N’est-ce pas là, en effet, notre bien le plus précieux.»

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Il s’agit de la deuxième édition d’une telle cérémonie civile de la Fête nationale. (photo Tania Feller)

Minute de silence pour Yasmine Grisius

Le moment fort de la cérémonie aura sans aucun doute constitué la remise des distinctions honorifiques, plus particulièrement celle de Yasmine Grisius, la policière qui a perdu la vie début juin pendant son service. Elle a reçu à titre posthume la croix d’honneur et de mérite militaire en argent. C’est son mari et l’une de ses filles qui l’ont réceptionnée avant que soit observée une minute de silence.

Parmi les six autres citoyens distingués pour leur travail ou bénévolat figurait Yasmine Ley, qui travaille comme bénévole pour Médecins sans frontières et qui s’est engagée pendant six mois au Pakistan dans une maternité, ou encore Rolf Tarrach, qui a dirigé pendant dix ans l’université du Luxembourg à partir de sa création.

La cérémonie s’est clôturée avec l’hymne européen, l’hymne national Ons Heemecht et le célèbre Wilhelmus. Le programme s’est ensuite poursuivi avec le tir d’honneur des 21 coups de canon depuis le Fetschenhaff et la prise d’armes et le défilé militaire.

Fabienne Armborst

L’arrivée des invités en images

Tapis rouge et travelling caméra attendaient les invités les plus haut placés. (photo Tania Feller)

Tapis rouge et travelling caméra attendaient les invités les plus haut placés. (photo Tania Feller)

Alors qu’en attendant l’arrivée de la famille grand-ducale et le lancement de la cérémonie civile, les invités avaient pu admirer, l’an passé, sur l’écran des photos du Luxembourg (monuments emblématiques de la capitale, châteaux du nord du pays ou encore les paysages variés du Grand-Duché), cette année, ils pouvaient voir en direct ce qui se passait à l’extérieur sur le parvis de la Philharmonie.

Depuis leur fauteuil, bien au chaud et à l’abri des gouttes de pluie, ils ont ainsi pu apercevoir, avant leur entrée dans le grand auditorium, une première fois sur écran, l’arrivée sur le tapis rouge des membres de la magistrature, du conseil d’État, du gouvernement, de la Chambre des députés et des suites de la maison grand-ducale.

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