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Véhicules autonomes : «On veut une transition socialement juste»


Les Chemins de fer luxembourgeois ont choisi un constructeur néo-zélandais. L’entreprise Ohmio a commercialisé d’autres navettes autonomes dans plusieurs villes en Europe, comme à Turin, Bruxelles ou Amsterdam. (Photo : cfl)

L’arrivée des véhicules autonomes sur les routes luxembourgeoises est accompagnée d’un important enjeu social. Les syndicats redoutent des pertes d’emplois. En même temps, la nouvelle technologie pourra assister les routiers.

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La ministre de la Mobilité n’a pas oublié de souligner «l’importance du dialogue social» dans la mise en œuvre de la stratégie pour la conduite automatisée. «Le ministre Lex Delles et moi-même avons déjà rencontré les syndicats. Je mise sur un échange sincère et constructif», indique Yuriko Backes.

Une approche qui est saluée par les représentants syndicaux. «Il est positif que l’on soit assis dès le départ à la table», note Sveinn Graas, secrétaire central du syndicat Transport sur route, rattaché à l’OGBL.

Son homologue Paul Glouchitski, à la tête du LCGB Transport, est du même avis. Le syndicat chrétien a publié en septembre un document pour assurer que le déploiement des véhicules autonomes tienne compte des «enjeux et défis auxquels» le secteur des transports «devra faire face».

«On ne pourra pas stopper le progrès technologique. Notre analyse dresse les perspectives, opportunités, risques et enjeux sociaux qui accompagnent l’arrivée des véhicules autonomes», explique Paul Glouchitski, contacté hier par nos soins. La revendication majeure du LCGB : «On veut une transition socialement juste» vers les nouvelles technologies.

«On pourrait éviter des accidents mortels»

Dans un premier temps, ce sont les chauffeurs de taxis qui pourraient être menacés de pertes d’emplois. «Avec l’arrivée de robotaxis, il existe clairement le risque de voir des emplois disparaître.

Le cas échéant, le gouvernement devra développer un plan, ensemble avec les partenaires sociaux, pour ne pas laisser pour compte les chauffeurs concernés», avance Sveinn Graas, également interrogé par Le Quotidien. Des possibilités de reconversion professionnelle, envisagées par le gouvernement, seraient une nécessité absolue, appuie Paul Glouchitski.

Les deux syndicalistes n’oublient cependant pas de mentionner les avantages de la conduite automatisée. «Les outils d’assistance usant de l’intelligence artificielle peuvent être très positifs dans le transport routier. On pourrait éviter de graves accidents, mortels», met en perspective le secrétaire syndical de l’OGBL.

«Une machine fatigue moins qu’un être humain. Elle n’a pas besoin de s’arrêter toutes les deux ou trois heures», complète son collègue du LCGB.