L’Association luxembourgeoise pour la prévention des sévices à enfants a signé un contrat de collaboration avec les quatre hôpitaux du pays et le Laboratoire national de santé, pour mieux lutter contre ce fléau.
Rien qu’en 2015, l’Association luxembourgeoise pour la prévention des sévices à enfants (Alupse) a traité 177 nouveaux dossiers. Ils concernaient plus de 300 enfants.
Le ministère de la Santé s’est félicité, vendredi, de la signature de contrats de collaboration entre l’Alupse, les quatre hôpitaux du Luxembourg (CHDN, CHEM, CHL, HRS) et le Laboratoire national de santé (LNS). Il s’agit d’«un pas décisif (…) afin de soutenir davantage l’aide aux enfants maltraités, la prévention de la violence et de la négligence et la protection de l’enfant», a déclaré, à cette occasion, la ministre de la Santé, Lydia Mutsch.
Le contrat de collaboration, élaboré par la Division de la médecine sociale, des maladies de la dépendance et de la santé mentale du ministère de la Santé, permet, en effet, de «formaliser l’engagement entre l’Alupse et cinq partenaires importants dans ce domaine délicat».
Dans ce cadre sensible, la ministre de la Santé a souligné que «la maltraitance infantile est un grave problème de notre société et une triste réalité. Rien qu’en 2015, l’Alupse a traité 177 nouveaux dossiers, plus de 300 enfants étaient concernés!», a-telle déploré.
Concrètement, la formalisation de la collaboration permet aux hôpitaux et au LNS de faire appel au service de pédiatrie sociale multidisciplinaire de l’Alupse. La ministre a rappelé que celui-ci «s’adresse aux mineurs et aux enfants à naître, qui risquent d’être ou sont victimes de maltraitance physique, psychologique ou sexuelle voire de négligence, ou dont l’éducation ou le développement social ou moral se trouve compromis, à leurs familles ainsi qu’aux personnes qui les encadrent».
Vers un service national de pédiatrie sociale
Le contrat de collaboration prévoit que le service en question se chargera, entre autres, de l’évaluation des besoins thérapeutiques des bénéficiaires de façon neutre et compétente, de la mise en œuvre d’un projet thérapeutique précis, basé sur un diagnostic médical, du soutien de l’établissement hospitalier dans les dossiers des enfants mineurs placés auprès de ce dernier par une décision émanant de la justice de la jeunesse et, enfin, des examens médicaux des mineurs en cas de réquisition par une autorité judiciaire.
De leur côté, les hôpitaux s’engagent à autoriser les activités des membres du service de l’Alupse dans leur enceinte, sur demande de leur personnel, ainsi que leur participation aux réunions multidisciplinaires en rapport avec tout ce qui touche la maltraitance infantile. La ministre Mutsch a souligné que la collaboration entre les différents signataires était «excellente», avant d’insister sur la nécessité «de bonne volonté» et d’«un engagement exemplaire (…) pour faire face à cette problématique».
Troisième partie prenante du contrat de collaboration, le LNS peut être sollicité par l’Alupse pour tout ce qui relève de la médecine médico-légale : évaluation par le médecin légiste des lésions ou traces suspectées, détermination de la cause et des circonstances des lésions ou traces, collecte et la préservation des preuves chez les mineurs victimes d’abus et travail en réseau avec d’autres structures médicales et judiciaires nationales et internationales.
Par ailleurs, la ministre de la Santé a indiqué que la prochaine étape de la lutte contre la maltraitance infantile devrait être «la sensibilisation d’autres partenaires, tels que les autorités judiciaires, la médecine scolaire ou encore les associations actives dans le domaine social (Stëmm vun der Strooss, Jugend- an Drogenhëllef, Ligue médico-sociale), afin de collaborer encore davantage, dans une approche de service national de pédiatrie sociale».
Claude Damiani