À Bruxelles, la ministre de l’Environnement a participé à un Conseil «Environnement» où il a été question de transition énergétique sur fond de guerre en Ukraine.
La ministre de l’Environnement, du Climat et du Développement durable, Carole Dieschbourg, a participé jeudi au Conseil européen «Environnement» à Bruxelles, où elle a pris position au sujet des dossiers climatiques et environnementaux européens actuels. À l’ordre du jour figuraient notamment la continuation des discussions sur le paquet législatif européen dit «Fit for 55», l’orientation générale en vue d’un nouveau règlement relatif aux batteries et aux déchets de batteries et la proposition de la Commission relative à des produits «zéro déforestation».
Les ministres ont d’abord été invités à échanger une nouvelle fois sur le paquet législatif de l’ajustement à l’objectif 55, dit «Fit for 55», avec un gros plan sur les deux propositions controversées de mettre en place un nouveau système d’échange de quotas d’émissions pour les secteurs des transports routiers et du bâtiment et un Fonds social pour le climat pour compenser les impacts négatifs sur les ménages les plus vulnérables d’un tel système.
Véhicules électriques d’ici à 2030
Ce débat d’orientation s’est inscrit dans le contexte général de la guerre d’attaque contre l’Ukraine et des discussions au niveau européen en vue de rapidement réduire la dépendance aux importations de gaz et de pétrole depuis la Russie. Dans ce contexte, la ministre Carole Dieschbourg a encouragé ses interlocuteurs à donner une réponse forte face à cette dépendance, en accélérant les négociations et en adoptant un accord ambitieux sur ce paquet lors du prochain Conseil des ministres en juin.
La ministre a rappelé la position réservée du Luxembourg quant à un système d’échange de quotas d’émissions pour les secteurs des transports routiers et du bâtiment. Selon elle, il ne faut pas mettre la charrue devant les bœufs et il est nécessaire de d’abord renforcer ces mesures pour réduire la demande en énergie fossile par un déploiement accéléré et plus ambitieux des énergies renouvelables, de l’efficacité énergétique et des normes d’émissions de CO2 pour les véhicules et les bâtiments.
En vue de la réduction de la dépendance au pétrole, la ministre a souligné l’importance d’accélérer la mise sur le marché de véhicules électriques d’ici à 2030. Carole Dieschbourg a rappelé notamment la nécessité d’avancer la date d’arrêt de la mise sur le marché de nouveaux véhicules à moteur à combustion interne à 2030 et de décider des objectifs renforcés pour 2025 et 2027.
Des forêts à protéger
Carole Dieschbourg s’est en outre félicitée de l’adoption à l’unanimité d’une orientation générale concernant la proposition de règlement relatif aux batteries et déchets de batteries. Les négociations avec le Parlement européen pourront ainsi commencer. Sur la base du résultat des négociations, Carole Dieschbourg a plus particulièrement salué la double base légale (marché intérieur et environnement), les exigences en matière de développement durable et de sécurité, les mécanismes de devoir de diligence et la clarification du lien avec la législation dite «REACH». Cependant, la ministre a d’ores et déjà informé ses homologues être en mesure d’accepter un niveau d’ambition plus élevé au regard des prochaines négociations. Dans ce contexte, la ministre a cité à titre d’exemple les taux de collecte et de recyclage, les exigences relatives au contenu recyclé et le traitement des batteries des moyens de transport légers.
Lors du débat d’orientation des ministres sur la proposition de règlement relative à la mise à disposition sur le marché de l’UE et l’exportation à partir de l’UE de certains produits de base et produits associés à la déforestation et à la dégradation des forêts – notamment les produits en bois, l’huile de palme, les bovins, le soja, le café et le cacao – la ministre Carole Dieschbourg a mis en exergue l’importance de ladite proposition dans le cadre de la protection des dernières forêts primaires et anciennes, ainsi que de la lutte contre le changement climatique et la perte de biodiversité à travers le monde.
Dans ce sens, la ministre luxembourgeoise a plaidé pour un niveau d’ambition élevé, une mise en œuvre du règlement dans les meilleurs délais, un cadre harmonisé et un dispositif clair et applicable à toutes les parties prenantes, un système de diligence obligatoire afin d’assurer la traçabilité des produits et des marchandises visées ainsi qu’un régime de sanctions transparent et efficace. Carole Dieschbourg a aussi remarqué que la définition de la forêt discutée dans les enceintes internationales n’inclut malheureusement pas les différents types de végétation à part du bois, et qu’elle fait omission des multiples fonctions socioécologiques que fournissent les forêts naturelles.
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