La journée internationale des Femmes sera célébrée en deux temps au Luxembourg. L’image de la femme et le sexisme qui l’entoure ont été retenus comme thématiques.
Preuve que les féministes restent ouvertes à l’autre sexe, c’est un homme qui a remporté le concours de l’affiche de la journée internationale des Femmes 2016. Le dimanche 6 mars sera dédié à une réflexion sur l’image de la femme, tandis que le 8 mars verra une marche contre le sexisme être organisée à Luxembourg.
La plateforme luxembourgeoise de la journée internationale des Femmes, JIF2016, se penche cette année sur l’image et la représentation des femmes dans notre société. La thématique touche donc principalement les médias et le monde de la publicité, mais aussi l’éducation et les pouvoirs décisionnels. Pour les organisateurs qui ont choisi cette thématique, c’est par le visuel que nous forgeons notre opinion et notre comportement. C’est dès le plus jeune âge que les enfants sont confrontés au langage visuel. Selon les chercheuses Diane Poulin-Dubois et Lisa Serbin citées par la plateforme : «Dès l’âge de 12 mois, les nourrissons distinguent les deux sexes en se basant sur l’apparence physique. On observe une connaissance naissante des jouets, activités et métaphores reliés à chaque sexe dès l’âge de 18 mois. Des formes rudimentaires d’un schéma de genre sont donc observables à un âge remarquablement précoce.»
Dès leur entrée à l’école, les enfants ont déjà formé une catégorisation stéréotypée du genre : ce qui est destiné aux garçons, ce qui est pour les filles. Ces clichés ou stéréotypes sont alimentés par l’ensemble des images perçues par les enfants dans les médias, par exemple. Pour la plateforme, «il importe que le système éducatif ne vienne pas renforcer ce processus, mais, bien au contraire, il faut qu’il aide les enfants à se construire en atténuant les préconçus stéréotypés auxquels ils sont exposés», et de revendiquer la révision du matériel pédagogique dans les écoles, une offre de formation en genre à l’attention des parents ou encore la promotion d’un équilibre femmes/hommes parmi le personnel encadrant et éducatif à tous les niveaux.
Les médias en prennent pour leur grade
Pour ce qui est de la publicité, son impact sur le public reste important, et même si des efforts ont été faits ces dernières années, la femme continue d’être régulièrement présentée comme un objet sexuel, indique la plateforme, qui voudrait que ce soit «la femme qui soit représentée et non un fantasme de l’homme».
Mais les médias en prennent aussi pour leur grade. Le Luxembourg participe depuis 2010 au Projet mondial de monitorage des médias (GMMP) qui se penche sur la présence et la représentation des femmes dans les informations. Le rapport 2015 confirme que les femmes sont largement sous-représentées en nombre dans les médias luxembourgeois. L’étude note une moyenne de 23,9 % de femmes évoquées dans les informations, un taux d’expertes de 31 % et de journalistes femmes de 39,1 %. La plateforme propose là aussi des formations aux questions de genre par le biais du Conseil de presse ainsi que l’amélioration et la promotion de la banque de données expertisa.lu pour les journalistes.
La journée internationale des Femmes sera fêtée sur deux jours avec des festivités dès le dimanche 6 mars avec de la musique, du théâtre, de la danse, des ateliers d’autodéfense «Wendo», du rap, du poetry slam, un film, des débats et une exposition, le tout à Luxembourg, à Neimënster. Un Info-Village y accueillera 25 associations et organisations engagées pour l’égalité femmes-hommes ou pour la promotion féminine. Une marche aura également lieu le 8 mars «contre le sexisme et pour le respect et pour des images de femmes diversifiées, pluralistes et réalistes», le tout à 12 h 30 à partir de la place d’Armes, à Luxembourg.
Audrey Somnard