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Une politique du logement « entre mythe et réalité »


Le député-maire CSV de Hesperange, Marc Lies, a une vision bien à lui de la politique du logement à mener. (Photo Claude Damiani)

Le gouvernement ne suit aucune ligne directrice concrète dans sa politique du logement, selon le député-maire CSV de Hesperange, Marc Lies.

Sacré casse-tête que cette question du logement au Luxembourg. Les politiques piétinent et vont parfois même jusqu’à coûter sa place au ministre en charge de ce portefeuille, comme ce fut le cas avec Maggy Nagel.

Une aubaine pour le principal parti d’opposition, le CSV, qui en remet une couche, en se basant sur les déclarations de Xavier Bettel, faites au cours des différentes interviews de nouvel an qu’il a récemment accordées.

Selon le CSV, en effet, la rhétorique du Premier ministre serait uniquement faite de promesses sans fondement, de contradictions et diversions. « La politique menée en matière de logement et les annonces faites par le Premier ministre ne suivent aucun fil rouge et se situent entre mythe et réalité ! », accuse en ces termes le député-maire chrétien-social Marc Lies. Et quand Xavier Bettel ne se contredit pas, il pique ses idées au CSV, selon Marc Lies. « Le Premier ministre n’a cessé de mentionner la subvention loyer comme étant une grande victoire… Mais il omet de préciser que cette mesure émane à la base de l’ancien ministre du Logement CSV, Marco Schank! »

Parmi les autres critiques formulées, le CSV s’interroge sur la capacité du gouvernement à tenir sa promesse de construire 10 500 logements avec un budget de 200 millions d’euros. « Un secret d’État (« voire un secret du ministre d’État ») », dixit Marc Lies, qui s’interroge encore sur la forme que prendront le projet des emprunts à taux d’intérêt nul et celui de la banque climatique (NDLR : grâce au préfinancement de leurs investissements dans l’efficacité énergétique, les ménages seront soutenus dans leurs efforts d’optimisation énergétique).

Et le CSV ne s’arrête pas en si bon chemin, car force est de constater que les interviews de Xavier Bettel ont été passées au crible. Ainsi, Marc Lies relève encore que le Premier ministre déclare avoir « brisé la spirale (de la flambée) des prix », avant d’affirmer que « l’État ne peut pas influencer les prix sur le marché de l’immobilier ». En conclusion, le CSV note, pour sa part, que les prix de l’immobilier ont augmenté de 5,4% au cours du 2e quadrimestre 2015 par rapport au deuxième trimestre 2014.

Le Kirchberg réservé aux eurocrates «bien payés»

Sur un autre point, le principal parti d’opposition fustige le fait que Xavier Bettel désigne le quartier de Luxembourg-Kirchberg comme étant « la panacée à la misère en matière de logement au Luxembourg », selon les termes de Marc Lies. Le prix du mètre carré des logements proposés par des promoteurs publics oscille entre 3 000 et 4 200 euros dans ce quartier, indique-t-il.

De plus, Marc Lies réfute l’idée de « réforme structurelle des politiques de logement» , estimant qu’une telle réforme doit être globalisée à l’échelle du pays tout entier et ne devrait donc pas se cantonner à un seul quartier de la capitale. Quartier, qui plus est, qui n’est pas donné à tout le monde, selon Marc Lies : « Je comprends que les prix pratiqués sont à la portée des fonctionnaires européens qui perçoivent de bons salaires, mais je m’interroge pour les autres citoyens. »

Dans ce contexte, le député-maire s’interroge sur « les plans du Premier ministre pour les autres régions du Grand-Duché ». Sans parler du Fonds Kirchberg, dont Marc Lies ne comprend pas la marge de manœuvre. « De par les bas prix qu’il pratique, le Fonds a peu de moyens financiers à sa disposition en ce qui concerne les travaux d’infrastructure. Comment va-t-il équilibrer la balance ? Par des subsides de l’État et donc de la collectivité ? », interpelle encore Marc Lies.

Claude Damiani