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Une large majorité des députés contre le nucléaire


Le gouvernement belge veut prolonger de 20 ans la durée de vie de son parc nucléaire. (Photo : afp)

La Chambre des députés a adopté hier une motion de déi gréng appelant le gouvernement à «s’opposer fermement auprès des autorités belges, en particulier auprès du Premier ministre Bart De Wever, à toute prolongation de la durée de vie» du parc nucléaire du Royaume.

Le nouveau gouvernement compte étendre de 20 ans la durée d’exploitation des réacteurs Tihange 3 (près de Liège) et Doel 4 (près d’Anvers). CSV, DP, LSAP, Parti pirate et déi Lénk ont rejoint déi gréng pour pointer les risques de sécurité liés à l’exploitation prolongée de réacteurs construits dans les années 70 et 80.

«L’exploitant affirme lui-même qu’il existe un risque», fait remarquer Jeff Boonen (CSV). «Il est inquiétant de voir la Belgique continuer à miser sur le nucléaire», déplore Carole Hartmann (DP). «Il faut se soucier que l’Allemagne, sous un possible futur chancelier Friedrich Merz, mise à nouveau sur le nucléaire», met en garde Marc Goergen (Parti pirate), appelant le gouvernement à cesser l’importation d’énergie d’origine nucléaire.

«Je salue le large consensus pour s’opposer à cette source d’énergie obsolète et dangereuse», constate Franz Fayot (LSAP). David Wagner se joint à cet argument, en attirant aussi l’attention sur «le coût exorbitant du nucléaire, que seul l’État peut assumer».

L’ADR partage les inquiétudes concernant la sécurité, mais refuse de se positionner clairement contre les centrales nucléaires. «Il existe des arguments pour et contre chaque source d’énergie. Nous voulons rester ouverts par rapport aux évolutions technologiques», souligne Tom Weidig. «Il ne s’agit pas seulement d’une question de sécurité, mais aussi de valeurs et de responsabilité», conclut Joëlle Welfring (déi gréng).

La motion a été adoptée par 55 voix, contre les 5 non de l’ADR.