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Un plan pour préparer les détenus à leur réinsertion dans la société


photo isabella finzi

Le gouvernement veut renforcer la situation juridique des détenus, suivis individuellement à l’avenir.

Empêcher la récidive parmi les ex-détenus, tel est grosso modo l’objectif de deux projets de loi, l’un sur la réforme du système pénitentiaire, l’autre concernant l’exécution des peines, que Félix Braz, le ministre de la Justice, a présentés jeudi devant la presse.

Actuellement, la prison de Schrassig, opérationnelle depuis 1984, accueille environ 600 condamnés au lieu des 590 initialement prévus. Par conséquent, la prison est «légèrement surpeuplée», comme l’a reconnu hier Félix Braz. Ce qui se traduit avant tout par des cellules doublement occupées, une séparation à assurer entre catégories de détenus de plus en plus difficiles, des rénovations compliquées, etc. Car la population de la prison, à l’image du pays entier, n’a cessé de croître au fil de ces dernières années.

Réduire les peines de prison est donc une priorité aujourd’hui. «Il y a clairement urgence, même si c’est le cas depuis 20 ans», a rappelé le ministre de la Justice, dont les propositions se basent sur un projet de loi développé par François Biltgen, sous le gouvernement précédent.

«Responsabiliser les détenus»

Le projet de loi sur la réforme de l’administration pénitentiaire prévoit d’abord la création d’une administration pénitentiaire au sens propre du terme. Placée sous la tutelle du ministère de la Justice, la direction veillera sur les trois centres pénitentiaires (Givenich, Schrassig, Uerschterhaff), l’ensemble du personnel pénitentiaire ainsi que le futur Institut de formation des futurs gardiens de prison.

L’administration pénitentiaire nouvellement créée sera en charge de la gestion des prisons, mais également de la préparation du détenu à sa réinsertion dans la société et le monde du travail.

Un plan volontaire d’insertion devra permettre un suivi plus conséquent de chaque détenu et de son dossier, en fonction de son parcours individuel, mais aussi de sa formation ou de sa situation familiale et sociale. Tout cela dans le but de le «responsabiliser», comme l’a expliqué Félix Braz, qui précise toutefois que suivre le plan d’insertion ne signifie en rien un allègement de la peine.

Frédéric Braun

Un meilleur encadrement

Création de l’Institut de formation pénitentaire
Lorsqu’en 2022 ouvrira le nouveau Centre pénitentiaire Uerschterhaff (CPU), destiné à la détention des prévenus, le nombre de gardiens pénitentiaires dans le pays dépassera les 1 000 personnes. Afin d’éviter d’éventuels manques en matière de personnel, de nouveaux gardiens devront être recrutés et formés à l’avance. En coopération avec l’INAP (Institut national de l’administration publique), le nouvel institut devra assurer des formations tant en administration de prisons qu’en psychologie par exemple.

Création d’une chambre de l’application des peines
Le procureur général et son délégué ayant statué par le passé sur les recours introduits par les condamnés contre leurs décisions en matière d’exécution des peines, le gouvernement a décidé de créer une chambre d’appel indépendante, chargée d’évaluer les recours dans le souci de renforcer ainsi la situation juridique du détenu.

Création d’une unité de psychiatrie sociojudiciaire
La réforme de l’administration pénitentiaire verra la création d’une unité spéciale sur le terrain de l’actuelle prison de Schrassig, chargée de l’hébergement et du soin de personnes pénalement irresponsables (art. 71) ou qui souffrent de problèmes psychiatriques aigus et dont la prise en charge ne peut se faire qu’en dehors de la prison elle-même. L’unité devra également, dans des cas précis, assurer une insertion meilleure des condamnés souffrant de maladies psychiatriques.