Le parti le plus à droite de l’échiquier politique défend toujours les mêmes causes, mais semble s’être bien rafraîchi. Le point avec le député Fernand Kartheiser.
La sensibilité politique de l’ADR a dressé son bilan parlementaire, vendredi. Si les combats politiques de prédilection du parti populiste n’ont pas vraiment changé, on sent une certaine volonté de modernisation et l’ambition de davantage peser à la Chambre des députés.
Lors de son bilan parlementaire de vendredi, l’ADR, en réaction aux inondations qui ont touché le pays, a défendu la création d’un fonds d’indemnisation permanent pour catastrophes naturelles, en critiquant des aides qui ne seraient débloquées qu’en cas d’urgence. «Il faut une certaine prévisibilité et des règles par rapport aux assurances pour indemniser les sinistrés», estime Fernand Kartheiser.
Mais la question primordiale qui occupe le parti est celle de la révision de la Constitution. Pour l’ADR, il faut organiser un référendum : «Les partis ont promis cette option au peuple et ils doivent tenir leurs promesses électorales. Le CSV réclame davantage de démocratie, alors il devrait se montrer cohérent et demander un référendum. De manière générale, si l’on fait une promesse électorale et que l’on ne la tient pas, on se discrédite et on trompe la population! La démocratie serait bafouée si on ne passait pas par la case référendum !»
«Un gouvernement irresponsable»
Parmi les autres banderilles lancées, l’ADR s’en prend à la crédibilité du gouvernement, en évoquant notamment son «irresponsabilité complète» de manière générale. Plus précisément, dans le dossier relatif à la ministre de la Famille, Corinne Cahen, à qui l’on reproche sa gestion de la crise sanitaire dans les maisons de retraite, le député est d’avis que, «sans aucun doute», elle devrait «poser sa démission sur la base du rapport Waringo». Au passage, Fernand Kartheiser rappelle que son parti a défendu bec et ongles les libertés individuelles durant la pandémie.
L’ADR ne néglige bien sûr pas la question fondamentale de la pénurie de logements et en profite pour réitérer ses multiples propositions visant à débloquer la situation.
Autre sujet délicat, la politique migratoire. Le député rappelle que son parti ne partage pas l’approche du gouvernement. Selon Fernand Kartheiser, «l’asile est précieux : les ressortissants étrangers qui sont en danger dans leur pays d’origine doivent avoir une possibilité de trouver une protection au Luxembourg, mais une fois que cette protection internationale n’est plus nécessaire, ils doivent rentrer chez eux. On ne peut pas confondre asile et immigration. Or avec monsieur Asselborn (ministre des Affaires étrangères), asile équivaut à immigration. Cela ne correspond pas à la logique édictée par les conventions internationales !»
Enfin, par rapport à l’intégration et au vivre ensemble, l’ADR est d’avis que ces deux notions passent forcément par l’apprentissage de la langue luxembourgeoise. «Nous critiquons le DP pour sa démarche de création d’écoles internationales, car nous estimons qu’il encourage la ségrégation au lieu de l’intégration. Bientôt nous ne parlerons plus qu’anglais entre nous !», conclut le député de l’ADR.
Claude Damiani
«Fred Keup s’est adapté très rapidement»
Le petit nouveau dans les rangs de l’ADR à la Chambre, Fred Keup, professeur de formation, est déjà en train de s’affirmer. Il est perçu comme un renfort de choix après le départ du pilier Gast Gibéryen, qui faisait partie des meubles. «Fred s’est très rapidement adapté à son rôle de député, note à son propos Fernand Kartheiser. Il est très dynamique et a déjà posé nombre de questions parlementaires. Il a un comportement exemplaire envers nous, et est pleinement engagé dans son rôle. Il m’a entièrement convaincu. C’est une personne très honnête, qui aimerait préserver le Luxembourg avec sa culture, sa langue, son identité… Il est par ailleurs spécialisé dans les questions scolaires, vu que c’est son boulot à la base. Il s’engage aussi pour l’intégration et le vivre ensemble. C’est un vrai patriote !»
Et quant à la succession de Gast Gibéryen qu’il a assumée à la tête de la sensibilité politique de l’ADR, voici ce qu’en dit le député : «À la suite du départ de Gast, je me sens très occupé, j’essaye de bien faire, après ce vide laissé qui est évidemment difficile. Mais je me sens bien dans mon rôle ! J’essaye de donner un nouvel élan à l’ADR. J’ai réorganisé le secrétariat du parti… Je m’engage à fond, mais il ne m’appartient pas de juger mon propre travail. En tout cas, je m’investis pleinement pour l’ADR !»
C.D
Il est tj très bien habillé, au contraire d´autres jeunes en look délabrė.