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Tunisie : les agences luxembourgeoises ne sont plus souvent du voyage


"La Tunisie était la destination phare des années 90 et 2000. Ce n'est plus le cas du tout", explique un voyagiste luxembourgeois. Beaucoup de croisiéristes ont aussi enlevé le pays de leurs circuits depuis l'attentat de Tunis en mars dernier. (Photo AFP)

Quelques heures après l’attentat hier, les agences de voyage luxembourgeoises disaient ne pas paniquer.

Sur un plan économique, ce nouvel attentat va encore priver la Tunisie de la manne du tourisme. Le secteur représente 7% du PIB et plus de 400 000 emplois directs.

Dans les agences de tourisme luxembourgeoises, les dossiers se font de toute façon rares depuis les attentats du musée du Bardo, en mars 2015. « Nous avons une dizaine de réservations sur cette destination , explique une agence d’Esch-sur-Alzette. Ce sont des habitués que l’instabilité du pays ne trouble pas .»

Seule une personne a appelé quelques heures après l’attentat. « Elle bénéficie de l’assurance annulation. Mais elle a souhaité prendre deux jours pour réfléchir. »

Au Luxembourg, une destination délaissée

Dans une autre agence, à Luxembourg, c’est encore le même écho. « Pour la même gamme de prix (NDLR : à partir de 800 euros la semaine dans un quatre étoiles) , les familles vont au Maroc ou dans le sud de l’Espagne. La Tunisie était la destination phare des années 90 et 2000. Ce n’est plus le cas du tout. »

Le spécialiste de la croisière Cruisopolis, que nous avons contacté, a carrément retiré la Tunisie de ses étapes méditerranéennes depuis mars 2015.

Plus d’agitation du côté français

Les opérateurs français sont en revanche plus concernés. À Metz, une agence était « débordée » vendredi après-midi. « Nous avons plusieurs passagers sur un vol qui devait partir dimanche pour Sousse. Tout le monde fait jouer l’annulation. Nous devons donc retrouver un voyage dans la même gamme rapidement. »

Les Français sont parmi les touristes les plus présents en Tunisie, avec les Anglais et les Allemands. D’où la fameuse campagne de pub «#Tunisiemoijyvais», lancée en avril 2015, notamment relayée par l’ancien maire de Paris, Bertrand Delanoë.

« Dans les trois mois qui ont suivi l’attentat du Bardo, la baisse de fréquentation des touristes français stagnait autour de 40 % », éclaire Richard Soubielle, le vice-président du Syndicat des agences de voyages françaises. Tout en précisant : « Il faut enlever 10% imputables à la crise économique qui continue de frapper notamment les classes moyennes adeptes de cette destination. »

Hubert Gamelon