Accueil | Politique-Société | Tripartite : les discussions se prolongent ce mercredi

Tripartite : les discussions se prolongent ce mercredi


La première journée des négociations tripartites est restée sans résultat. Un bon ou un mauvais signe? Les réponses devraient tomber aujourd’hui.  (Photo : Julien Garroy)

Gouvernement, syndicats et patronat ont discuté jusqu’à très tard mardi soir pour dégager un compromis sur un paquet de mesures visant à atténuer la flambée des prix. Les négociations reprennent ce mercredi à midi.

Il est 17 h 30 lorsque la réunion tripartite, entamée trois heures plus tôt au château de Senningen, est interrompue une première fois. Les représentants du camp syndical et patronal se montrent aux côtés du Premier ministre, Xavier Bettel.

Tous sont souriants, ce qui témoigne de l’ambiance «très constructive et sereine» qui a caractérisé, mardi, le début des négociations visant à ficeler un paquet de mesures pour venir en aide aux ménages et aux entreprises, tous deux confrontés à la hausse généralisée des prix.

Dans un premier temps, la relance postcovid, combinée à une perturbation des chaînes d’approvisionnement, a contribué à ce phénomène. L’agression militaire de l’Ukraine, ordonnée par le président russe, Vladimir Poutine, est venue encore accentuer la situation.

«Un état des lieux»

En cette toute fin d’après-midi, les syndicats OGBL, LCGB et CGFP d’un côté, et les représentants de l’Union des entreprises luxembourgeoises (UEL) se sont retirés pour effectuer une première analyse des chiffres soumis en début de réunion par le gouvernement.

«Le plus important a été de dresser un état des lieux de la situation économique et financière», est venu expliquer, peu après 22 h, le Premier ministre.

Lors du point presse de clôture de cette première journée de tractations, le chef du gouvernement a précisé que les trois camps ont partagé le constat que «la situation est très compliquée, à la fois pour les entreprises et les ménages».

Vers des mesures sélectives et temporaires

Ce serait dans un esprit d’«ouverture» et en «toute sincérité» que gouvernement, syndicats et patronat ont mené les pourparlers. Après une pause dîner, aux alentours de 19 h 30, le camp syndical et le camp patronal ont pu soumettre leurs revendications au gouvernement.

«On se dirige vers des mesures d’aides sélectives et limitées dans le temps, aussi bien pour soutenir les ménages et les entreprises», met en perspective le Premier ministre au bout de plus de sept heures de discussions. Prix de l’énergie, prix de marché et «bien entendu» l’index ont figuré à l’ordre du jour.

Le gouvernement a entamé dans la foulée l’analyse des propositions soumises par les partenaires sociaux. «Il faut les chiffrer, voir si ce qui a été proposé est vraiment sélectif. Et puis, il ne faut pas perdre des yeux nos objectifs climatiques», résume Xavier Bettel. Cette dernière remarque concerne sans aucun doute une possible baisse des taxes étatiques sur les carburants et autres produits énergétiques.

Bettel : «Tout faire pour obtenir un accord»

Le Conseil de gouvernement va se réunir ce matin à 9 h pour formuler sa réponse. À midi, les négociations en mode tripartite doivent reprendre, toujours au château de Senningen.

«Le but est de pouvoir conclure un accord dès demain (N.DL.R mercredi). Mais si ce n’est pas le cas, on va continuer les discussions. Je compte tout faire pour obtenir un accord», insiste le Premier ministre.

Seule contrainte : Xavier Bettel doit se rendre demain et vendredi aux sommets de l’UE et de l’OTAN à Bruxelles. «Pour le reste, mon agenda a été largement dégagé. Si besoin, les pourparlers pourront continuer samedi, dimanche, voire lundi», annonce le chef du gouvernement.

L’index comme «ligne rouge»

Au vu d’une inflation qui dépasse largement les 4 %, les salariés et pensionnés pourraient toucher deux tranches indiciaires de 2,5 %, une en avril, et selon les derniers calculs du Statec, une seconde en août de cette année.

Avec celle versée en octobre dernier, les patrons auraient à supporter une augmentation des salaires de 7,5 % en moins de 12 mois. «Insupportable», a souligné, mardi, l’UEL.

Le camp syndical ne compte cependant tolérer aucune manipulation de l’index. La limitation de ce mécanisme compensatoire à une tranche par an est qualifiée de «ligne rouge».

Plafonnement des prix, baisse des taxes

Le plafonnement des prix de l’énergie et des carburants, une baisse de la TVA sur l’électricité et le gaz, une baisse des taxes sur les carburants ou encore une augmentation du forfait kilométrique pour les navetteurs sont d’autres mesures qui feront l’objet de négociations.

Un accord tripartite serait préférable à toute autre option, a fait remarquer Xavier Bettel, mardi soir. Néanmoins, le gouvernement est habilité à faire cavalier seul.

L’ancien Premier ministre, Jean-Claude Juncker, s’est vu confronté à un tel scénario en 2011, annonçant dans la foulée de l’échec des négociations une modulation de l’indexation.