Accueil | Politique-Société | Travaux sur la station du Sebes : un besoin en eau potable à assurer

Travaux sur la station du Sebes : un besoin en eau potable à assurer


La station de traitement de l'eau du Syndicat des eaux du barrage d'Esch-sur-Sûre (Sebes) d'Eschdorf sera étendue et entièrement modernisée. (photo Didier Sylvestre)

Les ministres de l’Environnement et de l’Intérieur, Carole Dieschbourg et Dan Kersch, ont lancé la modernisation de la station de traitement de l’eau du Sebes d’Eschdorf.

Ce premier coup de pelle, symbolisant le début des travaux de la future nouvelle station de traitement de l’eau du Sebes (Syndicat des eaux du barrage d’Esch-sur-Sûre), a attiré la grande foule, mardi après-midi. Une foule composée, notamment, de nombreuses personnalités politiques. En effet, outre les ministres de l’Environnement et de l’Intérieur, le secrétaire d’État au Développement durable, Camille Gira, ainsi que la quasi-totalité voire la totalité des députés CSV de la circonscription électorale du Nord étaient de l’inauguration, qui s’est par ailleurs déroulée en grande pompe.

«Histoire d’être sous le feu des projecteurs à cinq mois des élections communales», diront les mauvaises langues. «Pour des raisons évidentes d’implication directe de certains d’entre eux dans ce projet d’envergure», rétorqueront d’autres invités bien informés. Car la présence du député-maire de Clervaux et président du Syvicol, Emile Eicher, n’était certainement pas anodine. En effet, le projet élaboré par le bureau d’architecte Witry & Witry, qui coûtera 166 millions d’euros au total, sera paritairement financé, à savoir 50 % par le Sebes et 50 % par l’État. La présence de l’ancien président du parc naturel de la Haute-Sûre et surtout ancien ministre délégué au Développement durable et aux Infrastructures Marco Schank n’était pas non plus le fruit du hasard. Ceci dit, l’essentiel était ailleurs et a dépassé tous les clivages politiques.

Clôture des travaux à la fin 2020

Car ce premier coup de pelle a été l’occasion pour les cadres du Sebes et pour les membres du gouvernement de marteler, à l’unisson, qu’«il est indispensable que la gestion et le traitement de l’eau potable, au Luxembourg, restent entre les mains du secteur public». Le projet, en lui-même, qui devra être achevé à la fin de l’année 2020, vise à renforcer sa capacité de production et de distribution d’eau potable au pays, «le Sebes y étant contraint, de par la demande croissante potable en eau, due aux développements économique et démographique du Luxembourg», dixit son président, Serge Sandt. Dans ce sens, le comité du Sebes a acté, en 2015, la nécessité d’augmenter sa capacité de production par le biais de la construction d’une nouvelle station de traitement, présentant une capacité nominale de traitement d’eau de 110 000 m3 par jour, incluant la possibilité d’étendre celle-ci à 150 000 m3 par jour. La nouvelle station d’Eschdorf sera construite à côté du réservoir d’eau – déjà existant – lequel sera agrandi.

Par ailleurs, «ce projet comprend également une nouvelle installation de prise d’eau directe de la Sûre, en cas de vidange du lac, et une nouvelle station de refoulement, ainsi que le dédoublement des conduites d’eau brute entre le barrage d’Esch-sur-Sûre et la nouvelle station d’Eschdorf, de même qu’entre Eschdorf et Schankengraecht», a précisé l’ingénieur-directeur du Sebes, Georges Kraus. Sur un dernier point, les représentants du Sebes ont mis en avant le fait que «pour des raisons de sécurité, la capacité de traitement quotidienne de l’eau est répartie en deux filières, séparées respectivement par des murs et des portes coupe-feu, afin d’assurer l’approvisionnement d’au moins une filière, si d’aventure un incident majeur devait se produire sur l’une d’entre elles». De leur côté, les politiques au pouvoir ont forcément salué le projet. La ministre écolo de l’Environnement, Carole Dieschbourg, a notamment salué le fait que le traitement de l’eau se fera de manière «durable avec une réduction massive de l’utilisation d’additifs», dont le chlore qui sera banni et remplacé par des matières organiques purifiantes.

À noter, enfin, que des visites éducatives et pédagogiques, destinées au grand public seront organisées dès la mise en fonction de la station.

Claude Damiani