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Travailleurs immigrés : l’intégration est « marginale », selon l’ASTI


Pour la présidente de l'ASTI, "les frontaliers sont les grands oubliés de cet accord alors qu'ils représentent 48% de la force de travail du pays". (Photo Julien Garroy)

L’Association de soutien aux travailleurs immigrés (ASTI) pointe les manques du programme gouvernemental en matière d’intégration et d’immigration.

La déception est palpable. Après la lecture du programme gouvernemental de la coalition (DP, LSAP et déi gréng), l’Association de soutien aux travailleurs immigrés estime que de nombreuses questions sont passées sous silence et qu’aucune idée nouvelle en ce qui concerne le vivre ensemble n’apparaît. «Dans cet accord, les questions d’intégration sont tout au plus d’un intérêt marginal», lance Laura Zuccoli.

La présidente de l’ASTI poursuit : «L’accord de coalition reconnaît qu’il y a un déficit démocratique, mais il n’y a rien de concret de prévu. Nous avons avancé de nombreuses propositions en vue d’une plus grande participation politique des non-Luxembourgeois, mais la coalition semble vouloir passer sous silence cette question.»

Jean-Louis Schlesser, l’un des membres du conseil d’administration de l’association, enchaîne en affirmant que «l’accord passe aussi sous silence la lutte contre les discriminations, le racisme et la xénophobie. Nous préconisons depuis longtemps déjà la création d’un observatoire des phénomènes racistes, xénophobes et antisémites. Et ces actes existent dans notre pays. Les passer sous silence serait pratiquer la politique de l’autruche».

Les frontaliers, «les grands oubliés»

Laura Zuccoli reprend : «Sur les 235 pages de l’accord, il n’y en a qu’une seule consacrée à l’intégration alors qu’en préambule le gouvernement dit que ‘l’intégration et l’inclusion socioculturelle seront au cœur de l’action gouvernementale’. C’est une bonne intention, mais il n’y a pas de vision globale et s’il manque d’idées pourquoi ne pas mobiliser tous les acteurs du terrain ainsi que la population luxembourgeoise, non luxembourgeoise et frontalière.»

Pour la présidente de l’ASTI, «les frontaliers sont les grands oubliés de cet accord alors qu’ils représentent 48% de la force de travail du pays. Au-delà des questions du droit du travail et de mobilité. Or, selon nous, il est important de stimuler leur sentiment d’appartenance à la société luxembourgeoise et de les associer aux réflexions sur l’avenir du pays».

Guillaume Chassaing

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